En quelques jours, vingt et un enfants et une personne âgée ont été pris en charge à Saint-Quentin (Aisne), ou dans des hôpitaux des départements voisins, tous contaminés par la bactérie Escherichia coli (E. coli), parmi lesquels une fille de 12 ans est décédée lundi 16 juin. Mardi 24 juin au soir, dix d’entre eux étaient toujours hospitalisés. Ces cas inquiétants d’infections alimentaires font l’objet d’une enquête sanitaire pour déterminer la source précise de la contamination, ainsi que d’une enquête préliminaire contre X.
Les bactéries E. coli sont omniprésentes dans les organismes humains et animaux, notamment dans leur tube digestif. Si la grande majorité des souches de E. coli sont inoffensives, certaines, comme les souches de E. coli entérohémorragiques (ECEH) retrouvées chez les ruminants, sont pathogènes. Identifiés pour la première fois en 1982, les ECEH ont des gènes de virulence qui leur permettent d’adhérer aux cellules de la paroi du tube digestif. Dans la plupart des cas, ils vont entraîner des diarrhées, parfois sanglantes.
« Mais dans 10 % des infections chez les enfants, cela va conduire à une infection sévère, le syndrome hémolytique et urémique (SHU), précise François-Xavier Weill, directeur du centre national des références des E. coli, Shigella et Salmonella à l’Institut Pasteur. En effet, ces bactéries contiennent également des gènes codant pour une toxine – la shigatoxine – qui va se diffuser dans le sang et, et dans certains cas, provoquer une anémie et des altérations rénales et neurologiques. » Le SHU est mortel dans environ 1 % des cas.
Il vous reste 70.02% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.