Le 20 mai, les salariés du Palais de la découverte, installé depuis 1937 au palais d’Antin, au sein du Grand Palais, à Paris, ont appris avec stupéfaction que leur pré-ouverture prévue en juin était annulée. Le reste des espaces de ce fleuron de l’Exposition universelle de 1900, notamment ceux occupés par le Centre Pompidou durant ses travaux, rouvrent, en revanche, le 11 juin, dans les délais.
Officiellement, les travaux ont pris du retard, et les espaces où devait se tenir le festival Premières ondes ne seront livrés, au mieux, que fin juillet. Officieusement, les équipes du Palais de la découverte, musée scientifique, redoutent une nouvelle OPA du Grand Palais, après l’annexion, en octobre 2024, d’une salle de 1 200 mètres carrés jusqu’alors comprise dans leur périmètre. La direction d’Universcience, l’établissement public qui coiffe depuis 2009 le Palais de la découverte et la Cité des sciences et de l’industrie, n’a pas répondu aux sollicitations du Monde.
« Le Palais a 88 ans aujourd’hui. Souhaite-t-on un joyeux anniversaire à un vivant ou un mort ? La question se pose », s’est toutefois inquiété, sur LinkedIn, Jean-Michel Pascal, responsable des réseaux sociaux du Palais de la découverte. A ses yeux, il y a péril en la demeure. Le 22 mai, il a alerté par courrier le sénateur communiste de Paris Ian Brossat. « Le Palais de la découverte fait face à la menace d’être expulsé du Grand Palais par la culture artistique, et par, disons, un certain état d’esprit (Chanel, Lancôme, Dior) qui règne à deux pas de l’avenue Montaigne et du Triangle d’or », écrit-il dans la lettre dont Le Monde a pris connaissance.
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