Dès le lendemain de sa prise de fonctions, le 21 janvier, Donald Trump a annoncé vouloir faciliter l’investissement dans les infrastructures d’intelligence artificielle (IA). Une initiative à 500 milliards de dollars (484 milliards d’euros), parmi d’autres, suggérant que le monde de la tech et la Maison Blanche sont alignés pour asseoir la suprématie américaine sur l’innovation. La Chine, dont les ambitions dans ce secteur et celui de la recherche fondamentale l’ont conduite au premier rang mondial en matière de publications scientifiques et de dépôts de brevets, a aussitôt répliqué : DeepSeek, une IA aux performances inattendues, a bousculé ChatGPT, l’outil développé par l’entreprise américaine OpenAI. Au-delà des effets d’annonce, cette joute technologique indique-t-elle un basculement sur la scène géopolitique et scientifique ?
Plusieurs marqueurs récents le laissent penser. Prenons un symbole, le prix Nobel. Celui de chimie, en 2024, a honoré une filiale de Google, DeepMind, pour sa capacité inédite à prédire grâce à l’IA la structure des protéines. Un signe que la recherche fondamentale dans des secteurs de pointe peut s’affranchir du monde académique, tout en diversifiant ses centres d’intérêt. Les levées de fonds dans l’IA sont impressionnantes, alors que la recherche publique peine à retenir les cerveaux aspirés à un rythme effréné par le secteur privé.
Il vous reste 94.24% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.