Quatre personnes sont toujours hospitalisées à la suite de la vague d’intoxications à la bactérie E.coli dont est morte une jeune fille à la mi-juin, a annoncé la préfecture de l’Aisne mardi 1er juillet. « Trente cas nous ont été signalés au cours de l’enquête épidémiologique », a déclaré de son côté la procureure de Paris, Laure Beccuau, sur RTL, précisant que « chaque cas qui se manifeste désormais dans un centre hospitalier est repéré et analysé ».
Le parquet de Saint-Quentin, qui avait ouvert une enquête préliminaire des chefs d’homicide involontaire, blessures involontaires, mise en danger et tromperie aggravée par la mise en danger de la santé humaine, s’est dessaisi, le 25 juin, au profit du pôle de santé publique du parquet de Paris, au regard du nombre des victimes et de la complexité des investigations.
Parmi les trente cas figurent une personne âgée de 73 ans et 29 enfants, dont Elise, morte le 16 juin à 11 ans. La procureure a précisé que le plus jeune enfant affecté était un bébé de 11 mois de sexe féminin. « L’état de santé de toutes les personnes contaminées s’améliore », a assuré la préfecture de l’Aisne, mardi soir. « Quatre sont encore hospitalisées et plus aucune n’est dialysée », a ajouté la préfecture dans un communiqué.
Comparaison de génomes
Deux enquêtes, une de santé dite « épidémiologique » et une judiciaire, sont menées en parallèle. L’enquête épidémiologique a déterminé que cette bactérie E.coli a pour origine plutôt une contamination à la suite de la consommation de viande, d’où la fermeture de boucheries, a rappelé la préfecture, précisant que quatre boucheries de Saint-Quentin et le rayon boucherie d’un supermarché sont toujours fermés.
La procureure de Paris a déclaré attendre le résultat plus précis du séquençage du génome de la bactérie « vraisemblablement mercredi », ce « qui (…) permettra de déterminer avec certitude que l’ensemble des victimes a été contaminé avec la même bactérie ». « Ensuite, on fera la comparaison (…) avec les prélèvements qu’on a effectués dans les boucheries [visées] », a-t-elle expliqué.
« La bactérie E.coli, on la trouve partout. Chaque individu en a même dans son intestin. La difficulté, c’est qu’il y a des bactéries E.coli qui sont dites “pathogènes” » et qui provoquent les intoxications, a encore rappelé la procureure. Elle n’a pas exclu d’autres cas si des personnes décongèlent et consomment de la viande achetée précédemment, en précisant que le temps « de développement et d’apparition des symptômes est entre dix et quinze jours ».
La procureure a souligné que les deux derniers cas étaient liés à « de la contamination secondaire, par les mains. C’est-à-dire qu’une personne contaminée a dû (…) sortir des toilettes sans bien se laver les mains, et tenir les mains d’une autre personne qui du coup va être contaminée ».