- Un homme de 39 ans a été mis en examen pour « homicide sur conjoint » et placé en détention provisoire après la découverte du corps calciné d’une jeune femme dans l’Isère.
- Le suspect « a consenti à des aveux a minima », selon le procureur de la République de Grenoble, qui détaille le déroulé des faits.
- Rien qu’en 2024, les autorités ont recensé 107 féminicides conjugaux en France.
Il avait jusque-là été condamné « essentiellement à des amendes », pour des infractions routières et des violences commises dans le cadre d’un emploi d’agent de sécurité dans une discothèque. Un homme de 39 ans a été mis en examen pour « homicide sur conjoint »
et écroué ce dimanche après la découverte dans une voiture, quatre jours plus tôt, du corps calciné de sa compagne à Saint-Marcel-Bel-Accueil , dans l’Isère.
Le suspect « a consenti à des aveux a minima »
sur les faits, a expliqué le procureur Etienne Manteaux selon qui « le dépit amoureux est à l’heure actuelle la piste principale qui pourrait expliquer le passage à l’acte »
. Le trentenaire était dans « une relation suivie depuis plusieurs mois »
avec la victime, chacun ayant « son domicile propre »
. La jeune femme de 27 ans avait fait part de son souhait « de ne pas s’engager dans une relation durable »
, ont indiqué ses proches lors de leur audition par les enquêteurs.
Poussée violemment pendant une dispute, elle a chuté sur la tête
L’homme a raconté avoir voulu venir au domicile de sa compagne le soir précédant la disparition « pour lui faire une surprise »
. Elle lui aurait demandé de partir, ce qui aurait généré une dispute au cours de laquelle il dit l’avoir violemment poussée. Il affirme qu’elle est morte dans sa chute. Il a ensuite « a mis en place tout un stratagème pour essayer de ne pas apparaître comme étant à l’origine du décès de cette femme »
, envoyant notamment des messages depuis le téléphone de la victime à une amie, a également détaillé le procureur.
L’homme mis en cause raconte avoir ensuite « nettoyé le sang et enlevé les vêtements »
de la victime, puis installé le corps côté passager du véhicule avant d’y mettre le feu, « pour laisser à penser qu’elle s’était donné la mort et pour effacer les traces »
. Un scanner de son corps a établi que son crâne « était en partie fragmenté »
, conduisant le parquet à requalifier l’enquête qui avait été ouverte dans un premier temps en « recherches des causes de la mort »
, en « homicide volontaire »
. L’autopsie a permis de déterminer que la victime n’avait pas inhalé de fumée et qu’elle était donc « décédée avant que le véhicule soit incendié, ce qui a confirmé l’intervention d’un tiers »
.
La mort de cette jeune femme dont le prénom n’a pas été communiqué intervient à quelques jours de la journée de la lutte contre les violences faites aux femmes, le 25 novembre. Chaque jour en France, plus de trois femmes sont victimes de féminicide ou tentative de féminicide conjugal, un chiffre en hausse sur un an, selon les données de 2024 de la mission interministérielle pour la protection des femmes publiées jeudi.










