Gérald Darmanin a annoncé vouloir isoler les cent plus gros narcotrafiquants emprisonnés en France.
Une mesure qui nécessiterait des moyens économiques et humains conséquents.
Aucune cellule ni aucun personnel supplémentaire n’est pour l’heure prévu à court terme.
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LE WE 13H
C’est la première mesure choc annoncée par le nouveau ministre de la Justice Gérald Darmanin pour mener la guerre aux trafiquants de drogue. L’ex-« premier flic de France » souhaite séparer les 100 plus gros narcotrafiquants incarcérés dans l’Hexagone des autres prisonniers, à l’image de ce qui est fait pour les terroristes. C’est dans des quartiers d’isolement qu’il entend placer à part ces détenus soupçonnés de piloter leur trafic, ou même de commanditer des assassinats par téléphone derrière les barreaux.
À quoi ressemblerait alors leur quotidien ? Il serait déjà rythmé par plus de fouilles, de la cellule de 10 mètres carrés comme des prisonniers eux-mêmes. Au « mitard », le détenu bénéficierait d’au moins une heure de promenade par jour, mais il serait seul dans la cour. Il pourrait aussi recevoir des visites au parloir, mais sans jamais croiser les autres détenus. Quatre surveillants l’accompagneraient et bloqueraient tout mouvement dans la prison à chacun de ses déplacements. Une organisation qui exigerait du personnel et des moyens nouveaux, estiment les syndicats.
Des choix à faire à défaut de moyens supplémentaires
« Cette annonce nous interroge un peu sur sa faisabilité », assure Yoan Karar, secrétaire général adjoint du syndicat FO Justice, dans le reportage de TF1 ci-dessus. « Ça va être le premier test du ministre de savoir quel budget il pourra avoir pour le ministère de la Justice, qui doit être forcément en augmentation au vu de ces annonces. Nous avons aussi nos quartiers d’isolement qui sont pleins, ce qui veut dire qu’inévitablement, si on met d’autres détenus à l’isolement, il va falloir en sortir. »
Pour l’heure, ni cellules ni gardiens supplémentaires ne sont prévus à court terme. « Il faudra donc faire des choix« , répond le ministre, comme remplacer certains détenus déjà à l’isolement par des narcotrafiquants à trier parmi les 17.000 prisonniers en lien avec le trafic de stupéfiants en France. Une décision de placement à l’isolement qui revient aujourd’hui au juge et à l’administration pénitentiaire, pour la propre sécurité du détenu ou celle des autres prisonniers.