Le PS et LFI estiment que Benyamin Nétanyahou « instrumentalise » l’antisémitisme
Plusieurs représentants de la gauche française ont accusé mercredi Benyamin Nétanyahou d’instrumentaliser l’antisémitisme. Dans un courrier officiel adressé au président français, le premier ministre israélien écrit que l’intention d’Emmanuel Macron de reconnaître l’Etat de Palestine lors de la prochaine Assemblée générale de l’ONU alimente le « feu antisémite ».
« Reconnaître l’Etat palestinien, c’est une mesure de justice historique (…) qui vise à empêcher Benyamin Nétanyahou et son gouvernement de mettre fin à la solution à deux Etats, puisque c’est ce qu’il essaie de faire en annexant la Cisjordanie, en préparant l’occupation de Gaza », a réagi Chloé Ridel, porte-parole du Parti socialiste (PS), sur Franceinfo.
« [Benyamin] Nétanyahou est un leader d’extrême droite qui instrumentalise la notion d’antisémitisme, alors même que l’antisémitisme est bien réel dans notre pays », a ajouté Mme Ridel, disant partager la réaction de l’Elysée qui a jugé « abjecte » l’accusation du dirigeant israélien.
Sur France Inter, Mathilde Panot, présidente du groupe La France insoumise (LFI) à l’Assemblée nationale, a, quant à elle, estimé que « c’est lui qui est en train de propager la haine partout dans le monde ».
« Instrumentaliser l’antisémitisme comme une arme diplomatique est honteux non seulement parce que cela affaiblit la lutte nécessaire contre l’antisémitisme, mais surtout parce que cela vise à assimiler les juifs dans le monde à une politique génocidaire d’un criminel poursuivi par la Cour pénale internationale », a poursuivi Mme Panot, dont le parti est lui-même régulièrement accusé d’ambiguïtés sur cette question.
Elle a néanmoins vivement critiqué Emmanuel Macron « qui a un respect du droit international à géométrie variable ». « Il y a eu 18 trains de sanctions [européennes] contre Poutine pour avoir violé le droit international en Ukraine, zéro contre Nétanyahou », a-t-elle déploré.