Le discours était enthousiaste, le 15 décembre. Benyamin Nétanyahou, dans un communiqué, rappelait qu’il avait promis de « changer la face du Moyen-Orient ». « La Syrie n’est plus la même Syrie. Le Liban n’est plus le même Liban. Gaza n’est plus la même Gaza. Et la tête de l’axe, l’Iran, n’est plus le même Iran ; il a lui aussi ressenti la puissance de notre bras », exultait le premier ministre.
Dans cette liste, il n’avait pas mentionné les houthistes du Yémen, pays distant de 2 000 kilomètres. Ces rebelles chiites, soutenus par l’Iran, se sont alors rappelés au souvenir de Benyamin Nétanyahou en lançant une série de frappes sur Israël. Si personne n’a été tué, un missile a touché le 21 décembre le cœur de Tel-Aviv, causant des blessures superficielles à 16 personnes. Le 24 décembre au matin, les sirènes de la défense antiaérienne israélienne résonnaient dans la ville côtière. Le 25 décembre vers la même heure, c’était le centre d’Israël. Et dans la nuit de vendredi à samedi, elles ont retenti dans une bonne partie du pays, jusqu’à Jérusalem, à cause des débris d’un missile balistique houthiste détruit avant son entrée sur le territoire israélien.
Au total, les houthistes ont affirmé, dimanche dans un communiqué, avoir mené en dix jours pas moins de 13 attaques sur des cibles israéliennes, dont la plupart via des « missiles balistiques hypersoniques », appelés « Palestine 2 ». Ce projectile, de fabrication locale, a été dévoilé en septembre.
Si les dégâts matériels sont négligeables, l’activation des alarmes a contraint des centaines de milliers d’Israéliens à se ruer dans les abris, alors que commence la fête juive de Hanoukka. Les frappes perturbent le trafic aérien, et nombre de compagnies n’ont pas repris leurs vols vers Tel-Aviv, dont Air France.
Embarras
L’armée israélienne a mené en réponse, jeudi, une complexe attaque aérienne, impliquant 25 avions de chasse, sur le Yémen. Ceux-ci ont frappé l’aéroport international de Sanaa, la capitale, et une centrale électrique au sud de la ville. Le directeur de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, affirme avoir échappé de justesse à la mort alors qu’il s’apprêtait à embarquer. Il était venu au Yémen dans le cadre d’une mission d’évaluation, ainsi que pour négocier la libération de personnels humanitaires détenus par les rebelles houthistes.
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