Quand l’ambition d’un ministre entre en collision avec un rapprochement stratégique controversé. Alors que le ministre des affaires de la diaspora et de la lutte contre l’antisémitisme israélien, Amichai Chikli, s’apprête à ouvrir la conférence sur la lutte contre l’antisémitisme, mercredi 26 et jeudi 27 mars, à Jérusalem, ce qui devait être une réussite personnelle est devenu un échec relatif.
Nombre de participants ont fait défection ces dernières semaines, en raison de la présence, parmi les invités, de leaders d’extrême droite européens, notamment des représentants du Rassemblement national (RN). « Cette conférence contre l’antisémitisme est son projet. Mais inviter Jordan Bardella [président du RN] et Marion Maréchal [députée européenne élue sous l’étiquette Reconquête !] sans prévenir personne lui a explosé à la figure », estime Emmanuel Navon, professeur de relations internationales à l’université de Tel-Aviv.
Ainsi, l’envoyée spéciale d’Israël pour la lutte contre l’antisémitisme, Michal Cotler-Wunsh, n’a pas été informée et ne sera pas présente à la conférence. Elle devait en revanche participer à la soirée de gala organisée mercredi par le président israélien, Isaac Herzog, pour les leaders juifs du monde. Le président, qui devait lier cet événement à la conférence, s’est aussi distancié de l’initiative de M. Chikli.
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