L’armée israélienne a mené un raid d’une ampleur et d’une violence rare dans le centre de Gaza, samedi 6 juin, pour parvenir à libérer quatre otages des mains du Hamas. Cette opération, préparée depuis de longues semaines, s’est déroulée sous appui aérien, dans une zone résidentielle densément peuplée. Au moins 94 morts, dont des enfants, et plus de 100 blessés ont été emmenés jusqu’à l’hôpital Al-Aqsa de Deir El-Balah, selon un porte-parole de l’institution hospitalière cité par l’agence Associated press. Ce bilan, qui reste provisoire et sujet à caution, classerait cette opération parmi les plus meurtrières depuis le début de la guerre. Le ministère de la santé dans l’enclave, où l’administration du Hamas ne cesse de se déliter, avait fait état plus tôt dans l’après-midi d’au moins 55 morts.
L’annonce de la libération de Noa Argamani, Almog Meir Jan, Andrey Kozlov et Shlomi Ziv a suscité un soupir de soulagement à travers tout Israël, en ce début d’après-midi caniculaire de shabbat, où des plagistes à Tel Aviv se sont levés pour l’applaudir. A 11 heures du matin, des forces spéciales avaient pénétré dans deux bâtiments où ces captifs étaient détenus, à l’air libre et non dans des tunnels, à proximité de nombreux civils, selon l’armée.
Des échanges de tirs ont eu lieu dans ces bâtiments et les ruelles alentour, et un véhicule des forces spéciales a été immobilisé durant leur fuite, suscitant des bombardements massifs pour faciliter l’extraction de ses occupants. Un officier d’une unité spéciale de la police israélienne a été tué. Le bureau de presse du Hamas a pour sa part avancé le chiffre de 210 morts dans le camp de Nousseirat, dans la zone où les otages ont été libérés.
Enlevés lors du massacre du festival Nova
Israël a précisé que ses forces préparaient depuis des semaines un tel raid. Selon la radio de l’armée, l’entrée de la 98e division dans les camps de réfugiés du centre de l’enclave, à Bureij et Nousseirat, en début de semaine, n’était pas un énième assaut, ni une opération d’ampleur visant à démanteler les brigades du Hamas encore relativement indemnes dans la zone. Ces troupes préparaient en réalité ce sauvetage, objectif principal de leur déploiement. Les quatre otages ont été examinés dans un hôpital d’Israël, où leurs familles devaient les retrouver, après 246 jours de captivité.
Tous avaient été capturés durant le festival de musique électronique Nova, qui se tenait le 7 octobre 2023 à environ dix kilomètres des lieux où s’est déroulé le raid samedi. Une vallée terreuse semée de bosquets d’eucalyptus, donnant vue sur le camp de réfugiés gazaoui de Bureij, au-delà des fortifications israéliennes qui enserrent l’enclave palestinienne. Environ 3 000 danseurs avaient été surpris par les commandos du Hamas au petit matin, et 364 avaient été assassinés – soit plus du quart du total des victimes de l’assaut du Hamas. Plus d’une quarantaine ont été kidnappés.
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