Israël a mené mardi 6 mai, pour le deuxième jour de suite, des frappes au Yémen, ciblant Sanaa et son aéroport contrôlés par les houthistes, deux jours après un tir de missile de ces rebelles sur le principal aéroport international israélien. La chaîne de télévision des rebelles, Al-Massirah, a fait état de frappes israéliennes sur l’aéroport international de la capitale du Yémen, pays en proie à la guerre depuis 2014. Trois stations électriques dans la capitale et ses environs, ainsi qu’une cimenterie à Amran (Nord), ont également été visées, selon Al-Massirah.
Peu après, l’armée israélienne a affirmé avoir mis « complètement hors service » l’aéroport de Sanaa. « Les pistes de décollage, des avions et des infrastructures de l’aéroport ont été frappés », a fait savoir l’armée dans un communiqué, ajoutant avoir touché aussi « plusieurs centrales électriques » dans la région de Sanaa et une « cimenterie » au nord de la capitale.
Des correspondants de l’Agence France-Presse (AFP) à Sanaa ont entendu plusieurs frappes et vu de la fumée se dégageant de différents endroits de la ville. On ignorait dans l’immédiat s’il y avait eu des victimes. La chaîne des rebelles a accusé, comme la veille, les Etats-Unis d’avoir participé aux frappes, mais Washington avait démenti lundi toute implication.
Les houthistes ont averti qu’ils riposteraient à ces frappes. « L’agression ne restera pas sans réponse et le Yémen ne se laissera pas décourager par sa position de soutien [aux Palestiniens] de Gaza », a déclaré le bureau politique des houthistes dans un communiqué.
Juste avant les nouveaux raids, le porte-parole en langue arabe de l’armée israélienne, Avichay Adraee, dans un message sur X, a appelé à « évacuer immédiatement les environs de l’aéroport » de Sanaa. « Toute personne à proximité doit s’éloigner de la zone. Le fait de ne pas évacuer pourrait vous mettre en danger », a-t-il affirmé.
Lundi, les frappes israéliennes sur des régions aux mains des houthistes dans l’ouest du pays ont fait quatre morts, selon le ministère de la santé des houthistes. Israël a annoncé avoir ciblé des infrastructures des houthistes, pour la cinquième fois depuis juillet 2024, « en réponse aux attaques répétées du régime terroriste houthiste contre l’Etat d’Israël ». Les infrastructures visées dans le port de Hodeïda (Ouest) servaient au « transfert d’armes et d’équipement militaire iraniens », selon les autorités israéliennes.
« Beaucoup de boums »
Ennemi juré d’Israël, l’Iran soutient les houthistes qui contrôlent une large partie du Yémen, mais dément leur fournir une aide militaire. Affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens, les houthistes ont revendiqué des dizaines d’attaques de missiles et de drones contre Israël, situé à plus de 1 800 kilomètres du Yémen, depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza. La quasi-totalité des tirs ont été interceptés.
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Mais dimanche, un missile tiré par les houthistes a frappé à l’intérieur du périmètre de l’aéroport Ben-Gourion, près de Tel-Aviv. Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a promis une riposte forte avec « beaucoup de boums ». Les rebelles yéménites ont revendiqué « un tir de missile balistique hypersonique sur Ben-Gourion », qui a provoqué une brève interruption du trafic aérien et une suspension provisoire de vols internationaux.
Depuis le début de la guerre à Gaza, les houthistes ont aussi multiplié les attaques contre des navires qu’ils estiment liés à Israël au large du Yémen. Israël, de son côté, a mené ces derniers mois plusieurs frappes contre des sites stratégiques des houthistes au Yémen tandis que les Etats-Unis, principal allié d’Israël, ont intensifié leurs attaques contre les rebelles depuis le retour de Donald Trump en janvier à la Maison Blanche.
M. Nétanyahou a mis en cause l’Iran dans les attaques des houthistes et menacé ce pays de représailles. L’Iran a condamné les frappes israéliennes au Yémen et a nié avoir aidé les houthistes dans l’attaque contre l’aéroport israélien.