Des centaines de personnes ont défilé mardi dans les rues de Rome avant de faire le salut fasciste.
Ces militants d’extrême droite ont voulu rendre hommage à d’anciens militants du Mouvement social italien (MSI), un parti formé par des partisans de Mussolini.
L’événement attire de plus en plus d’individus chaque année.
« Acca Larenzia ». C’est le nom d’une rue, située au sud est de Rome. Au fil des ans, le lieu est surtout devenu célèbre pour accueillir, une fois par an, une commémoration qualifiée de « culte noir » par la presse italienne. Des centaines de néofascistes se réunissent en mémoire de trois militants, tués en 1978.
Roma, 7/1/2025. Centenars de neofeixistes desfilen en formació militar fent la salutació feixista. Reten homenatge als qui van ser companys de militància de la primera ministra italiana. Els qui governen Itàlia venen literalment d’aquí, i ho reivindiquen: #FeixismePersistent https://t.co/Gmwi9O9CTA pic.twitter.com/giKnffkcfX — Alba Sidera (@albasidera) January 7, 2025
Plusieurs vidéos, tournée de nuit et diffusées par des médias italiens, montrent environ 1200 personnes, toutes vêtues de noir et alignées. Rassemblés au pied d’un immeuble, ces hommes lèvent alors trois fois le bras avec un salut fasciste en criant « présent« .
« Un culte noir »
Le lieu n’a pas été choisi au hasard : il s’agit de l’ancien siège romain du Mouvement social italien (MSI). Ce parti avait été formé par des partisans de Mussolini, après la Seconde Guerre mondiale. Des décennies plus tard, le 7 janvier 1978, deux adolescents membres de l’aile jeunesse du MSI avaient été abattus au cours des « Années de plomb ».
À l’époque, l’extrême gauche a été tenue pour responsable. Mais l’enquête n’a abouti à aucune condamnation. Dans les jours qui ont suivi, des émeutes ont alors éclaté, durant lesquelles un troisième membre de l’aile jeunesse du MSI est mort après avoir été touché par une balle perdue.
Durant des années, l’hommage du 7 janvier est resté confidentiel, seuls quelques militants se réunissant via Acca Larenzia. Comme le souligne la Repubblica, ce « culte noir » est cependant resté « un événement sacré pour l’ultradroite italienne« . Une ultradroite qui, ces dernières années, n’a cessé de se développer. Déjà, en janvier 2024, l’événement dans les rues de Rome avait attiré des centaines de militants. Les images de saluts fascistes au cœur de la capitale avait suscité l’indignation de l’opposition.
« Rome, le 7 janvier 2024. On se croirait en 1924« , époque où l’Italie était dirigée par le parti national-fasciste de Benito Mussolini, avait commenté Elly Schlein, dirigeante du Parti démocrate de centre-gauche. La Première ministre Giorgia Meloni, co-fondatice du parti post-fasciste Fratelli d’Italia, a, elle, été vertement critiquée par l’opposition pour avoir gardé le silence sur cette manifestation dont les images font, encore une fois, le tour du monde.