La première fois que je me suis retrouvé seul pour les fêtes, c’était il y a deux ans, quand je suis arrivé en France pour mes études. Chez moi, au Bénin, à Porto-Novo, je fête toujours le Nouvel An chez celui qui a la plus grande maison d’Agbokou, un quartier du nord de la capitale. Tout le monde est invité : la famille, les amis, tout le quartier. Alors, quand je suis arrivé en France pour faire un master en management du sport et que je me suis retrouvé face à moi-même le dernier jour de l’année 2022, ça m’a mis un coup. Je n’avais plus aucun repère. Au Bénin, j’étais diplômé de deux masters et enseignant doctorant à seulement 25 ans. Lorsque je suis arrivé en France, je n’étais plus personne.
Mais l’année dernière, grâce à l’association Studhelp qui m’a mis en contact avec des particuliers pour m’aider financièrement, j’ai fait le Nouvel An dans une famille française, ça m’a permis de sortir de mes 9 mètres carrés. On a fait la cuisine tous ensemble : moi, les parents et leurs deux enfants. Chacun avait une mission. La mère est allée faire les courses. L’un des enfants était chargé de cuisiner le riz tandis que le père coupait les légumes. L’autre enfant a dressé la table. Moi, je me suis occupé de la cuisson de la viande. Ça m’a permis de me sentir utile, j’avais peur d’être de trop, d’arriver chez eux et de mettre les pieds sous la table.
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