Il était 8 h 30, heure locale (0 h 30, heure de Paris), mardi 26 novembre, quand des boules de feu et des fumées blanches se sont élevées dans le ciel du centre spatial japonais de Tanegashima, dans le département isolé de Kagoshima, dans le sud-ouest de l’archipel. Cet important incendie, visible sur des images de la chaîne de télévision publique NHK, et touchant le site de l’agence spatiale japonaise (JAXA), s’est produit alors que cette dernière testait une fusée Epsilon S à combustible solide.
« Il y a eu une anomalie lors du test de combustion d’aujourd’hui. Nous essayons d’établir ce qui s’est passé », a déclaré la JAXA dans un communiqué transmis à l’Agence France-Presse. « Aucun blessé n’a été signalé pour le moment. Les causes [de l’incident] font également l’objet d’une enquête », a-t-elle ajouté.
Environ trente secondes après le début de l’essai, auquel assistaient des médias postés à environ 600 mètres de là, une forte explosion a été entendue, et ce qui semblait être un objet en feu a volé vers la mer, a rapporté la NHK. Le journal japonais Sankei a rapporté que des flammes orange ont jailli du moteur de la fusée placé sur une plate-forme horizontale avant l’explosion.
Des réussites et des revers
La JAXA a subi plusieurs revers ces dernières années dans ses programmes de fusées. En 2022, une sonde de l’agence, Omotenashi, embarquée à bord de la mission américaine Artémis-1, avait connu une défaillance fatale de ses batteries peu après son éjection dans l’espace. En juillet 2023, quand une fusée Epsilon S a explosé lors d’un essai, environ 50 secondes après l’allumage.
Mais en février 2024, l’agence avait réussi à faire décoller la H3, sa nouvelle fusée phare qui a été présentée comme une rivale de la Falcon 9 de l’américain SpaceX. Ce succès faisait suite à l’alunissage réussi en janvier d’une sonde non habitée, faisant du Japon le cinquième pays à réussir un tel exploit.
En mars, une fusée d’une entreprise privée nippone a explosé quelques secondes après son lancement. Baptisée « Kairos » et haute de 18 mètres, cette fusée à combustible solide de la start-up Space One, basée à Tokyo, avait décollé avec à son bord un petit satellite du gouvernement nippon. Mais quelques secondes après son lancement, la fusée s’était transformée en boule de feu, une épaisse fumée envahissant le site de lancement et des débris enflammés de l’engin retombant sur les pentes environnantes.