La France compte de plus en plus de services d’urgences vétérinaires.
À Strasbourg (Bas-Rhin), un centre a ouvert il y a moins de deux mois.
Le JT de TF1 s’y est rendu.
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Animaux de compagnie
La vie d’un chaton est entre ses doigts. Né deux heures plus tôt, le petit félin ne respire plus. « Là, je suis en train de faire des manœuvres de réanimation. Le chat ayant bu la tasse, le but c’est de dégager au maximum les poumons en préservant, bien sûr, l’intégrité du chat », explique, en pleine action, l’urgentiste vétérinaire Guillaume Bureau. Après un massage cardiaque de plusieurs minutes, le tout jeune animal « va pouvoir aller rejoindre son frangin, qui est déjà avec sa maman », poursuit le professionnel dans le reportage du JT de TF1 visible en tête de cet article.
Sauvetage réussi, mais le balai des quadrupèdes est loin d’être terminé. Ici, aux urgences vétérinaires de Strasbourg, treize spécialistes se relaient la nuit et les week-ends quand les cabinets sont fermés. Ce samedi-là, vers 16h, Aziz y conduit son berger belge âgé de 8 ans, atteint de douleurs à l’estomac. « Il est raplapla, les oreilles rabattues », énumère notamment le maitre.
Un devis est toujours établi avant les soins
Ce n’est pas la première fois que ce propriétaire consulte un service d’urgences. Sans cela, ce serait le système D. « La dernière fois, j’avais trouvé personne, et j’ai dû carrément aller toquer chez un vétérinaire, chez lui, à la maison. Parce que je n’avais pas le choix », poursuit Aziz. Après une radio, mauvaise nouvelle pour son chien, le vétérinaire annonce qu’il souffre d’un cancer. Son maitre devra choisir entre engager des frais de santé – plus de 1400 euros – ou euthanasier l’animal.
« Ce ne sont jamais des décisions simples, que ce soit pour les vétérinaires ou pour les propriétaires. Les urgences embrassent un peu tout le spectre des émotions des gens », précise encore Guillaume Bureau. Face à la demande de soins qui augmente, ces cliniques spécialisées dans les urgences fleurissent un peu partout en France. Il faut quand même prendre rendez-vous par téléphone avant de venir.
À Strasbourg, ce centre, qui est le deuxième de la ville, a ouvert il y a moins de deux mois. « C’est souvent des vraies urgences. Il y a des cas forcément moins graves. Cet après-midi, on a eu un chien qui avait mangé le verre des lunettes de sa propriétaire. Donc il est arrivé, on l’a fait vomir rapidement », détaille Valérie Fabing, assistante vétérinaire.
Parfois, plus de peur que de mal. 20h passées, l’urgentiste vétérinaire Blanche Dufour commence la permanence de nuit face à un couple qui soupçonne leur chat d’un an et demi d’avoir avalé un Lego de leur fille. « On n’a pas le temps d’attendre le lundi pour agir si c’est grave », explique la mère de famille. Mais les résultats de la radio vont écarter ce scénario. « Je n’ai pas de signe d’inquiétude, pas d’anomalie, pas de signe d’occlusion. On ne voit pas de corps étranger, on ne voit pas de plastique, on ne voit rien », conclut la vétérinaire après les examens. « Parfois, ce n’est pas la maladie, la pathologie qui est urgente, c’est de rassurer les propriétaires », souligne Blanche Dufour.
Et pour s’assurer que tout va bien, ce couple a déboursé 120 euros pour la consultation, 124 euros pour deux radios. Avec les médicaments et la piqûre, la facture s’élève à 300 euros. « C’est la nuit, il y a plus de charges, on doit payer une équipe qui travaille 24 heures sur 24 », justifie la vétérinaire.
Un devis est toujours établi avant les soins. Les propriétaires peuvent se tourner vers des associations pour aider à prendre en charge les frais vétérinaires.