À Rennes, 100.000 jeunes de 15 à 24 ans sont concernés par une campagne de vaccination urgente contre la méningite.
Emma, qui fait partie des cas qui ont alerté les autorités, témoigne face aux caméras de TF1.
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Le 20H
Il y a deux mois, Emma, 21 ans, a eu la peur de sa vie. « Le médecin venait juste de m’annoncer que j’avais la méningite, et j’ai commencé à avoir des vomissements, raconte-t-elle, assise sur le banc d’un parc de Vitré (Ille-et-Vilaine), dans le reportage du 20H de TF1 visible ci-dessus. Dans ma tête, je me suis vue mourir« .
Le 17 décembre 2024, la jeune femme ressent de très violents maux de tête. Sa nuque est raide, la fièvre monte, et des taches rouge violacé apparaissent sur son corps. « À ce moment-là, moi, je ne savais pas que c’était la méningite, je ne m’en doutais pas parce que je ne savais même pas ce que c’était« , poursuit Emma. Elle est alors hospitalisée et heureusement, un antibiotique lui est administré à temps. À quelques heures près, elle aurait pu mourir, ou souffrir de séquelles jusqu’à l’amputation. « Si j’avais su que cette maladie-là, en 24 heures, peut tout changer, je me serais fait vacciner, oui« , assure-t-elle.
Emma fait partie des récents cas de méningite dans la région de Rennes qui ont alerté les autorités de santé. Au total, six ont été enregistrés dans la métropole, dont un mortel début février. En réponse, depuis lundi après-midi, une gigantesque opération de vaccination y est lancée, qui vise 100.000 jeunes de 15 à 24 ans, la population la plus à risque pour les cas d’infections invasives à méningocoques (IIM).
« Dans un cas sur dix, j’ai vu qu’on pouvait mourir. Forcément, je préfère me vacciner au plus vite« , témoigne un étudiant venu recevoir l’injection. L’infection causant la méningite se transmet par contact étroit avec une personne porteuse de la bactérie. La maladie est très rare, mais en augmentation. L’an dernier, 615 cas ont été comptabilisés dans toute la France, un record depuis 2010.
Deux explications à cette recrudescence : la crise du Covid et ses mesures barrières auraient réduit l’immunité de la population, et plus récemment, l’autre coupable s’appelle la grippe. Cette dernière « irrite énormément les voies aériennes supérieures. Or, la première barrière qu’on a quand on rencontre une bactérie, ce sont les voies aériennes, les muqueuses. Si elles sont solides, on est moins un risque de faire la maladie. Si elles sont abîmées par la grippe, on n’est plus à risque« , résume auprès de TF1 Matthieu Revest, infectiologue au CHU de Rennes. Depuis le 1ᵉʳ janvier, la vaccination est obligatoire pour les nourrissons. Elle est sinon recommandée jusqu’à 24 ans.