Le New York Times écrit que « les marchés ont été ébranlés par cette démission, survenue alors que les inquiétudes grandissaient quant à la capacité de M. Lecornu à faire adopter un budget d’ici à la fin de l’année pour s’attaquer à la dette et au déficit croissants de la France ». La correspondante économique pour l’Europe du quotidien ajoute que « cette démission accentue les turbulences qui secouent la deuxième économie de l’Union européenne (…). M. Lecornu devait présenter mardi un budget visant à faire face à la hausse alarmante de la dette et du déficit de la France. Désormais, ces efforts sont une nouvelle fois compromis ».
Le Washington Post constate que « le départ du dernier premier ministre (…) met en lumière l’échec de la France – depuis que Macron a convoqué des élections anticipées, en 2024 – à former un gouvernement capable de stabiliser la situation et d’éviter une crise financière, alors même que la pression continue de s’intensifier. Cette instabilité a (…) jeté une ombre sur Macron, alors que les dirigeants européens doivent faire face, à l’est, à une Russie plus affirmée et, à l’ouest, à une relation tumultueuse avec les Etats-Unis sous la présidence de Donald Trump ».
Le Times égratigne Emmanuel Macron, décrit comme un « canard boiteux à court d’options », semblant « vouloir démanteler l’héritage de De Gaulle » qui avait tourné la page de la IVe République. Le quotidien rappelle que « les remaniements étaient fréquents, les gouvernements se succédaient » et souligne que les « élections législatives anticipées en 2024, qui ont abouti à une Assemblée nationale sans majorité, ont replongé la France dans la tourmente des années 1950 ».
Le Financial Times s’intéresse, lui, au « dysfonctionnement de la deuxième économie de la zone euro » et à la question du budget. Le départ de Sébastien Lecornu « risque de rendre encore plus difficile l’adoption d’un budget d’ici à la fin de l’année, compromettant la capacité du pays à s’attaquer à son déficit, qui devrait atteindre 5,4 % du PIB en 2025 », écrit le quotidien économique. « Aucun premier ministre par intérim ne disposera de la majorité nécessaire pour réduire significativement les dépenses publiques », ajoute-t-il.
En Allemagne, die Zeit s’interroge sur les options restant à M. Macron, sur qui « la pression s’accentue ». Et de rappeler la réaction du gouvernement allemand. Le porte-parole du gouvernement, Stefan Kornelius, a déclaré ne voir aucune raison de douter de la stabilité en France. Il faut maintenant laisser à M. Macron « simplement un peu de marge de manœuvre » pour former un nouveau gouvernement. « Je mets en garde contre toute dramatisation excessive », a déclaré Stefan Kornelius.
En Italie, La Repubblica constate que « Le gouvernement Lecornu n’a duré que douze heures. Un événement sans précédent sous la Ve République ». En Espagne, El Pais note lui aussi que la démission de Sébastien Lecornu « survient quelques heures seulement après qu’il a dévoilé la composition de son gouvernement et fait de lui le premier ministre au mandat le plus court de l’histoire française : 27 jours, avant même d’avoir finalisé la présentation de la liste des membres ».