- Chaque année, en France, plus de 200.000 personnes se font usurper leur identité.
- Dans la plupart des cas, il s’agit d’escroqueries en ligne ou de vols de données personnelles, avec des conséquences parfois dramatiques.
- Une victime a accepté de témoigner dans le JT de TF1.
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Le 20H
C’est un geste désespéré. Son ultime recours. Depuis trois ans, Amina Garcia est victime d’usurpation d’identité. Plusieurs femmes utilisent son nom pour frauder dans les transports en commun. À bout, elle a décidé d’écrire au président de la République. « C’est l’accusé de réception du courrier que j’ai envoyé il y a une semaine »
, montre-t-elle devant les caméras du JT de 20H.
Je me dis que je peux encore continuer des années comme ça
Je me dis que je peux encore continuer des années comme ça
Amina Garcia
En janvier dernier, les journalistes de TF1 avaient déjà rencontré cette étudiante de 22 ans. À l’époque, elle détaillait toutes les amendes qu’on lui a réclamées. Huit mois plus tard, rien n’a changé. « Depuis, les amendes ont continué de tomber et ça ne s’arrête pas »,
dit-elle dans le reportage ci-dessus. En août dernier, elle subit deux saisies sur son salaire. Au total, 60.000 euros de préjudice. Amina a pourtant changé de carte d’identité en 2023 et déposé 22 plaintes en trois ans. Treize d’entre elles ont été classées sans suite, faute d’éléments. En outre, aucune enquête n’est ouverte. « Je ne sais pas quand ça va s’arrêter. En fait, je ne sais pas. Je me dis que je peux encore continuer des années comme ça »,
dénonce-t-elle.
D’autant que ces multiples usurpatrices n’ont toujours pas été identifiées. A priori, elles sont dispersées sur le territoire français. C’est fréquent dans ce type d’affaires, ce qui complique le travail de la police. « Les enquêtes peuvent être faites à plusieurs endroits sur le territoire national. Donc ça requiert qu’il y ait plusieurs antennes de police locale qui interviennent et qui ensuite puissent se coordonner »
, explique Me Rachel Nakache, l’avocate d’Amina.
L’année dernière en France, près de 30.000 plaintes ont été déposées pour usurpation d’identité. Si vous en êtes victime, certains réflexes sont à connaître. « Quoi qu’il arrive déposer plainte, instruire le dossier, l’envoyer également à la Banque de France et puis renouveler sa carte d’identité. Donc la carte d’identité qui est usurpée, il faut faire une opposition »
, conseille Marie Azevado, présidente de l’association Réseau Club.
Mais ce n’est pas toujours suffisant, comme dans le cas d’Amina, qui a dû faire appel à une avocate pour espérer un jour retrouver son identité.