Le rugbyman a été suspendu plus de six mois suite à une vidéo à caractère raciste, publiée l’été dernier suite à un match de l’équipe de France en Argentine.
Alors qu’il s’apprête à rejouer avec son club, il s’exprime pour la première fois dans les colonnes de Midi Olympique.
S’il reconnaît « une erreur » sous l’influence de l’alcool, il assure que les propos incriminés « ne lui ressemblent en rien ».
La scène se déroule dans la nuit du 6 au 7 juillet 2024 dans la ville de Mendoza, en Argentine. Alors que l’équipe de France de rugby célèbre sa victoire quelques heures plus tôt contre le pays hôte, l’arrière tricolore Melvyn Jaminet déambule dans la paseo Arístides, la « rue de la soif », très prisée des touristes. Visiblement éméché, le sportif se filme en selfie avec son téléphone portable et s’adresse à la caméra. « Le premier arabe que je croise, je lui mets un coup de casque », marmonne-t-il… avant de poster la vidéo sur son compte Instagram.
Rapidement supprimé par son auteur, ce dérapage n’est pas passé inaperçu. Tandis que le député LFI des Bouches-du-Rhône Sébastien Delogu réclame des sanctions, le RC Toulon condamne les propos de son joueur et annonce l’ouverture d’une enquête interne. Dans la foulée, la Fédération Française de Ruby (FFR) ordonne la mise à l’écart du fautif, rapatrié d’urgence vers l’Hexagone. Une décision aussitôt saluée par la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castera.
Une vidéo destinée « à des copains »
Après avoir initialement écopé de huit mois et demi de suspension, Melvyn Jaminet a fait son retour à l’entraînement en septembre dernier, dans le cadre d’un plan de réintégration qui lui a permis d’alléger sa sanction. Alors qu’il pourrait reprendre la compétition le 22 février prochain, le joueur s’exprime pour la première fois auprès de Midi Olympique. Regrettant « des propos qui ne me correspondent en rien », il explique que la vidéo était destinée « à des copains » et qu’il n’avait pas l’intention de la rendre publique.
« C’était une simple soirée entre joueurs, après la victoire face à l’Argentine. Il y avait une bonne ambiance, on était tous détendus. Et malheureusement, j’ai fait cette erreur dont je suis pleinement conscient aujourd’hui », assure-t-il. « La consommation d’alcool et la fatigue ont fait que j’ai totalement perdu le contrôle de moi-même, ce soir-là. Franchement, je regrette profondément ce qui s’est passé et surtout, les conséquences que mes actes ont eues sur mon entourage et moi-même. »
Melvyn Jaminet, qui fêtera ses 26 ans en juin prochain, raconte avoir vite réalisé l’ampleur du scandale, son téléphone n’en finissant plus de sonner. « J’ai paniqué, j’ai ressenti un mélange de honte et d’inquiétude. Je savais que ça allait avoir de grosses conséquences. Je n’ai pas dormi pendant quarante-huit heures », se souvient le sportif. « J’ai commis une erreur ce soir-là, mais je ne suis pas raciste », insiste-t-il, espérant que ses performances sur le terrain lui permettront de tourner la page pour de bon.
L’affaire Jaminet n’est pas le seul scandale survenu durant ce séjour de l’équipe de France en Argentine. Ses deux coéquipiers Oscar Jegou et Hugo Auradou ont en effet été inculpés de viol aggravé suite aux accusations d’une Argentine de 39 ans qui dénonçait des faits survenus au cours de la même nuit. Après avoir prononcé un non-lieu début décembre, la justice argentine a examiné début février un appel déposé par la plaignante. Une décision définitive pourrait intervenir dans les prochains jours.