Une vaste escroquerie aux camping-cars, estimée à 1,2 million d’euros, vient d’être démantelée.
En début de semaine, 5 membres d’un réseau familial bien organisé ont été arrêtés.
Ils sont soupçonnés d’avoir acheté une quarantaine de véhicules à l’aide de chèques volés ou de faux virements, avant de les revendre en espèces.
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LE WE 20H
Jean-Pierre, un retraité vivant à Saint-Christophe (Charente) avait besoin d’argent. Alors, quand il a trouvé un acheteur pour son camping-car, il ne s’est pas méfié. Une fois le prix négocié, son interlocuteur a prétendu faire un virement instantané sur son téléphone. « On voyait de son compte qu’il y avait un débit de 35.500 euros », raconte-t-il dans le reportage ci-dessus. Mais l’application mobile était truquée. Jean-Pierre n’a revu ni son argent, ni son camping-car. « Je regrette d’avoir donné simplement les clés. Ça a duré 10 secondes, et puis un quart d’heure après, on se dit : ‘ouh là !’ Mais c’est trop tard, ils sont déjà loin », déplore-t-il.
L’adresse était : 11 rues des pigeons blancs. Ils se sont moqués de moi jusqu’au bout
L’adresse était : 11 rues des pigeons blancs. Ils se sont moqués de moi jusqu’au bout
Anthony, victime de l’arnaque
Il est l’une des 41 victimes d’un réseau très organisé. Voici son mode opératoire. Après avoir repéré des camping-cars sur des sites en ligne, les escrocs les rachetaient avec de faux virements ou de faux chèques et les revendaient à prix cassé. Cette semaine, les gendarmes ont arrêté cinq membres d’une même famille. « Ils sont cinq avec un chef de clan, qui revendique d’ailleurs cette qualité, qui ciblait lui-même les particuliers qui voulaient vendre leur camping-car via l’application du Boncoin », explique le colonel Thépaut, commandant la section de recherches de Caen.
Les escrocs ne s’en sont pas pris qu’à des retraités. En Normandie, Anthony et Géraldine se sont fait extorquer 29.000 euros. « C’est un chèque qui est revenu impayé au bout de trois semaines. Et le jour où je me suis aperçu de la supercherie, je me suis aperçu que l’adresse était : 11 rues des pigeons blancs. Donc, ils se sont moqués de moi jusqu’au bout », dénonce Anthony. Géraldine ajoute des sanglots dans la voix : « Ils ont gâché notre projet parce que nous, on travaille, on se lève, on travaille dur pour justement avoir ce camping-car. On a travaillé dur ».
Au total, le préjudice est estimé à 1,2 million d’euros. En attendant d’être jugé en avril prochain, quatre des cinq personnes arrêtées ont été emprisonnées.