- Un vaste parking construit sur la Vilaine dans les années 60 est en cours de démolition à Rennes.
- Un chantier hors norme qui fait réagir les habitants.
- Une équipe de TF1 s’est rendue sur place.
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Initiatives environnementales
Un parking surplombant le fleuve. Voici le paysage que connaissaient les Rennais depuis plus de 60 ans. Mais depuis quelques semaines, au même endroit, on voit un trou béant. Le fruit d’un chantier spectaculaire qui fait un peu plus chaque jour réapparaître la Vilaine. Grâce à des scies parfois plus grandes qu’eux, les ouvriers ont déjà découpé 600 mètres carrés de béton par tranches monumentales. Quelques mètres plus bas, les barges propulsées par moteur électrique parcourent la ville pour évacuer les déblais 4 km plus loin. « L’intérêt, c’est de ne pas mettre de camions sur la route, de ne pas mettre de camions au centre-ville, de libérer les flux habituels et d’avoir un impact moindre en termes d’émissions de carbone sur l’ensemble de notre projet
« , explique Guillaume Duval, chef de secteur et directeur des travaux de l’entreprise Charier.
Au total, plus de 6.000 tonnes de béton vont ainsi transiter sur la Vilaine. Une méthode inédite qu’il a fallu bien imaginer en amont. « Le ponton que vous voyez ici, il a été fait juste pour le chantier dans l’objectif de pouvoir décharger nos bateaux
, poursuit Guillaume Duval. On s’est vraiment adaptés pour réaliser un chantier fluvial qui ne s’était jamais fait encore à Rennes
« .
« Ça va coûter très cher »
Un chantier hors normes, constamment surveillé par les habitants. Au printemps, si tout va bien, la dalle laissera place au fleuve sur 270 mètres. Certains s’y voient déjà. « J’imagine marcher le long de l’eau, il y aura sans doute d’autres endroits pour se poser à l’ombre, bouquiner aussi tout simplement. Et puis, je ne sais pas, peut-être des endroits pour boire un verre
« , anticipe un homme face à notre caméra. « Je trouve ça chouette, ça va être plus paisible, plus naturel
« , juge une autre.
Mais certains avouent avoir quelques réticences. « Ça va coûter très cher aux Rennais pour un résultat que je ne trouve pas extraordinaire
« , lance une passante. « C’est mieux qu’un parking au niveau du paysage. Maintenant, il faut voir où est-ce qu’on met les voitures
« , pointe un autre. Avec le parking, ce sont en effet 249 places de stationnement qui disparaissent. Mais la métropole rappelle que le trafic en centre-ville a diminué de 30% ces trois dernières années.
Pour la mairie, il faut repenser la ville pour le futur. « C’est vraiment l’idée d’adapter la ville au changement climatique,
souligne Jean-François Papin, conducteur d’opérations à Rennes Métropole. On sait aujourd’hui que nos centres-villes subissent de manière assez forte une concentration de chaleur liée à leur forte minéralité. L’idée, c’est d’essayer de lutter contre ce phénomène en ramenant toujours de l’eau et du végétal, nos meilleurs alliés
« . En plus de la déconstruction du parking, près d’un kilomètre de quais seront réaménagés jusqu’à l’été 2028. Coût de l’opération : environ 29 millions d’euros.








