« Je vous dédie mon silence » (Le dedico mi silencio), de Mario Vargas Llosa, traduit de l’espagnol (Pérou) par Albert Bensoussan et Daniel Lefort, Gallimard, « Du monde entier », 288 p., 23 €, numérique 17 €.
A quelques mois près, cela eût fait soixante ans tout rond : soixante ans entre le premier et le dernier livre d’une œuvre magistrale qui en compte presque autant. C’est en effet en juin 1966, sous la mythique couverture jaune étoilée de la collection « La croix du Sud », dirigée par l’écrivain et traducteur de Jorge Luis Borges, Roger Caillois (1913-1978), que les éditions Gallimard publiaient un jeune Péruvien fraîchement installé à Paris, un certain Mario Vargas Llosa, dont le premier roman s’intitulait La Ville et les Chiens.
Aujourd’hui, voici l’ultime roman du Prix Nobel péruvien, de l’Académie française, mort à Lima, le 13 avril, à 89 ans. Mais, si Je vous dédie mon silence – titre prémonitoire – est bien son dernier roman, ce n’était pas l’accord final que l’écrivain comptait plaquer sur son œuvre. « A présent [que j’ai terminé ce récit], j’aimerais travailler à un essai sur Sartre, qui fut le maître à penser de ma jeunesse. Ce sera la dernière chose que j’écrirai », confie-t-il à la fin du livre.
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