Inconnu du grand public, son nom symbolise, pour les initiés, des décennies de militantisme néofasciste : Jean-Gilles Malliarakis est mort dimanche 7 décembre, à Paris, à 81 ans. Ecrivain, éditeur, libraire, blogueur et animateur radio, il a surtout joué les mentors pour plusieurs générations d’activistes nationalistes. Occident, Ordre nouveau, Groupe action jeunesse, Mouvement nationaliste révolutionnaire, Troisième Voie : entre les années 1960 et 1980, Jean-Gilles Malliarakis a présidé aux destinées des groupuscules d’extrême droite les plus radicaux et violents, toujours anticommunistes, souvent antisémites.
Né le 22 juin 1944 à Paris, rien ne le prédestinait à verser dans la réhabilitation de Mussolini. Peintre et décorateur surréaliste renommé, son père, Mayo (né Antoine Malliarakis), a pour amis Robert Desnos, Jacques Prévert et Albert Camus. De cette naissance privilégiée, le fils tirera une aisance financière, précieuse pour battre le pavé sans bourse délier. A cela s’ajoute une légende en guise de révélation politique : une représentation théâtrale des Possédés (adaptée de Dostoïevski par Camus) l’aurait convaincu, alors adolescent en pleine guerre d’Algérie, de vouer aux gémonies révolution et communisme, et d’embrasser la cause nationaliste.
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