Pour sa première prise de parole politique aux universités d’été de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon a de nouveau salué, vendredi 22 août, le mouvement de blocage annoncé pour le 10 septembre, qu’il espère être la traduction citoyenne de la colère du « peuple » et appelle à la « grève générale ».
« Il faut que le 10 septembre soit un jour de blocage général, c’est-à-dire, pour ce qui concerne le salariat, que le 10 septembre, ce soit la grève générale », a lancé le chef de file des « Insoumis » devant plusieurs milliers de militants à Châteauneuf-sur-Isère, près de Valence dans la Drôme. « Ce n’est pas à moi d’en décider, bien sûr », a-t-il rappelé.
« Il nous faut la grève générale le 10 septembre parce que le 23 septembre, nous déposerons la motion de censure pour faire tomber le gouvernement de M. Bayrou », a-t-il insisté, alors que les « Insoumis » espèrent faire chuter le premier ministre à l’Assemblée nationale, pour pousser in fine le président Emmanuel Macron à la démission.
Présidentielle de 2027
« Personne ne sait comment tout ça s’est engagé, mais des milliers de gens s’y sont ralliés d’entrée de jeu », a salué le triple candidat à la présidentielle. « Ce que tout le monde sait, c’est que d’entrée de jeu, il s’est créé des assemblées citoyennes, et qu’il va s’en créer encore d’autres », a-t-il ajouté à propos du 10 septembre, un mouvement aux contours jusqu’ici peu définis et qui réclame notamment plus de justice fiscale et un rejet du plan Bayrou pour le budget 2026 de la France.
Mais M. Mélenchon a tenu à écarter toute accusation de « récupération » politique, ses troupes ayant été les plus promptes à appeler au soutien de ces appels au blocage et à la grève. « Notre stratégie est d’aider et de servir le mouvement », a-t-il promis.
L’ancien sénateur socialiste, qui doit prendre la parole dans plusieurs médias samedi, n’a pas directement répondu dans ce discours aux appels à l’union à gauche en vue de la présidentielle de 2027.
La veille, aux universités d’été des Ecologistes, la patronne du parti, Marine Tondelier, s’est une nouvelle fois livrée à un plaidoyer pour l’union de toutes les forces de gauche, son cheval de bataille. « Arrêtons avec les attaques personnelles et les guerres picrocholines, et la “commedia dell’arte”, et les “gnagnagna, si tu me mets un dissident là, je t’en mets un là” (…) On n’a pas le temps », a-t-elle martelé.
A gauche, le Parti socialiste d’Olivier Faure, les Ecologistes et les anciens « Insoumis » (Clémentine Autain, François Ruffin) sont de fervents défenseurs de l’union face à la menace de l’extrême droite. Mais les deux présidentiables que sont Raphaël Glucksmann et Jean-Luc Mélenchon s’y refusent, mettant en avant les divergences programmatiques à gauche. Le second s’est déjà dit favorable à l’union, mais derrière LFI et autour de son programme de rupture.
La France insoumise a refusé l’accès à ses universités d’été au journaliste du Monde, Olivier Pérou, coauteur du livre enquête sur LFI, La Meute.