Jean-Philippe Daguerre a un été très chargé. Dans le Festival « off » d’Avignon, au Théâtre du Chien qui fume, il jouera dans sa pièce aux cinq Molières Du charbon dans les veines et présentera son nouveau spectacle, Marius, de Marcel Pagnol. En parallèle, sa mise en scène du Barbier de Séville, de Beaumarchais, est à l’affiche de la trente-huitième édition des Fêtes nocturnes du château de Grignan (Drôme), jusqu’au 23 août. Cet agenda bien rempli n’inquiète pas cet auteur, metteur en scène et comédien du théâtre privé, qui multiplie les succès depuis plus de dix ans dans le « off ». « Mon énergie, ma capacité de travail, c’est ma force », résume cet autodidacte prolifique qui ne cache rien de ce qu’il est : « Très émotif, dyslexique et faisant sans cesse des digressions. Je suis infernal. » Il est effectivement tellement désordonné dans sa manière de répondre aux questions que ce bon vivant en devient attachant.
A 57 ans, l’auteur, entre autres créations, d’Adieu monsieur Haffmann (quatre Molières en 2018, plus de mille représentations à travers la France et une adaptation au cinéma avec Daniel Auteuil), de La Famille Ortiz, du Huitième Ciel et de Du charbon dans les veines, pièces toutes créées à Avignon, prend chaque année autant de plaisir à plonger dans l’effervescence du « off ». « C’est une réunion de passionnés où le lien entre les artistes et les spectateurs est réel », apprécie-t-il. A l’image des premiers spectacles d’Alexis Michalik ou des Cavaliers, d’Eric Bouvron, ses pièces sans tête d’affiche ont été remarquées dans la cité des Papes avant de convaincre des salles parisiennes.
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