Général de gendarmerie en deuxième section (retraité mais rappelable), Jean-Régis Véchambre a notamment commandé le groupement de sécurité et d’intervention de la gendarmerie nationale, qui rassemblait les unités d’élite. S’il admet l’importance des nouvelles technologies, il plaide d’abord pour une mise à jour du logiciel français en matière de maintien de l’ordre en commençant par la sémantique, « partie essentielle de la doctrine ».
Comment percevez-vous l’utilisation des nouvelles technologies dans le domaine du maintien de l’ordre ?
On ne peut pas faire fi de ces évolutions, mais on doit en investir les angles morts, comme les communications. En France, les ordres se crient en raison de moyens radios qui ne permettent pas toujours de les entendre correctement. C’est une des grandes différences avec l’Allemagne, où la manœuvre paraît plus propre parce que les liaisons radios sont efficaces : peu de cris, des ordres entendus et appliqués sur le terrain.
Idem pour l’aspect judiciaire : comment désimbriquer les éléments violents de la masse de manifestants pacifiques ? Par le renseignement en amont, en discutant avec les organisateurs, mais aussi en assurant une captation des événements avec des régies vidéo et des unités dédiées, capables d’exploiter les images pour constater les infractions, mais aussi pour analyser les conditions d’emploi des armes.
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