S’ouvrir non seulement aux musulmans, mais aussi à l’islam tout entier : telle est la vocation du monastère de Mar Moussa, à 90 kilomètres au nord de Damas, en Syrie, fondé par le jésuite italien Paolo Dall’Oglio, en 1982. Cet « amoureux de l’islam, croyant en Jésus » (expression qui fait le titre d’un ouvrage paru aux Editions de l’Atelier, en 2009) fut enlevé en 2013 par l’organisation Etat islamique, tandis qu’il tentait d’obtenir la libération d’otages, et n’a plus donné signe de vie depuis.
Mais l’édifice et la communauté qu’il a fondée ont survécu à son absence, à la guerre et à l’isolement (les portes n’ont rouvert au public qu’en 2022). Jihad Youssef, prieur général et continuateur de sa mission, a repris le flambeau et témoigne de son engagement, dans un entretien au Monde.
La charte de Mar Moussa présente sa mission comme dédiée à « l’amour et la rédemption » des musulmans. En quoi cela consiste-t-il concrètement ?
Nous vivons cet amour pour les musulmans à travers toutes nos activités, de la prière au travail manuel, en passant par l’hospitalité. Autrement dit, lorsqu’il prie, reçoit, ou travaille, un moine de Mar Moussa garde toujours au fond de son cœur un intérêt pour le monde musulman. Cela passe par la connaissance et l’étude de la tradition musulmane, mais aussi par des relations concrètes et profondes : des liens d’amitié avec des cheikhs, des imams, des hommes et des femmes, des familles musulmanes.
Il vous reste 86.89% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.