Les deux écrans géants font vibrer le parvis de l’Hôtel de Ville de Paris, jeudi 8 août, en fin d’après-midi. L’un diffuse du basket masculin, l’autre du handball féminin – les deux équipes ont une chance d’envoyer la France en finale des Jeux olympiques (JO). Malgré la chaleur, plusieurs centaines de supporteurs sont déjà réunis sur la plus importante « zone de festivité » de la capitale, baptisée la « Terrasse des Jeux », d’une capacité de 12 000 personnes.
Joël (du fait de ses fonctions, il n’a pas donné son nom, comme toutes les personnes citées par leur prénom), 52 ans, casquette de la police municipale vissée sur la tête, veille d’un œil tranquille et sourit aux cris de joie qui s’élèvent à chaque but ou panier français. Chef de service de la division Paris-Centre, qui regroupe près de 200 agents, il ne cache pas sa satisfaction : « L’ambiance est très bon enfant, calme mais festive. On n’a eu aucun vrai problème depuis le début des Jeux. »
Un supporteur s’approche. Il pense s’être fait voler son portable dans sa sacoche. Joël et ses collègues le conseillent et l’aiguillent vers le commissariat le plus proche pour porter plainte. « On est très visibles sur l’ensemble des zones de festivités, et sur les trois lieux de Paris Plages cette année. Le contact avec la population est très bon, les échanges se font avec respect, parfois même avec une forme d’amicalité, explique l’agent, membre de la police municipale parisienne depuis sa création en 2021. Ça nous permet aussi de coopérer avec la police nationale et d’autres forces, et c’est très réussi. »
« Lettres de noblesse »
Quelques rues plus loin, dans son bureau du deuxième étage de la caserne Napoléon, le directeur de la police municipale et de la prévention (DPMP), le commissaire Michel Felkay, s’enorgueillit : « Avec la sécurisation du 14-Juillet ou du Nouvel An, nous avions déjà réalisé des gros services, explique-t-il. Mais cette participation aux Jeux olympiques confère à la police municipale parisienne ses lettres de noblesse. »
Le 26 juillet, pour la cérémonie d’ouverture, un millier de policiers municipaux ont été mis à disposition de la Préfecture de police, pour participer au dispositif de sécurité. Dans le reste de Paris, 1 200 agents supplémentaires – policiers municipaux et agents d’accueil et sécurité – ont été mobilisés. Face à ce succès opérationnel, le directeur s’interroge sur le peu d’égards manifesté par le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, pourtant prompt à féliciter tous les autres acteurs de la sécurité des JO. « Il semblerait qu’il nous ait oubliés… »
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