Joe Biden compte rester candidat à l’élection présidentielle du 5 novembre. Dans une lettre adressée aux élus démocrates du Congrès, lundi 8 juillet, le démocrate de 81 ans a une nouvelle fois fermé la porte à tout retrait de sa course à la Maison Blanche.
Dans cette missive de deux pages, M. Biden écrit que « la question de savoir comment aller de l’avant est bien posée depuis plus d’une semaine maintenant », et son débat complètement raté du 27 juin face à son rival républicain, Donald Trump. Mais, selon lui, « il est temps d’y mettre un terme ». « En dépit des spéculations dans la presse et ailleurs, je suis fermement décidé à rester en course », affirme le président américain.
« Nous avons 42 jours avant la convention démocrate et 119 jours avant l’élection », souligne-t-il. « Tout affaiblissement de la détermination [du camp démocrate] ou tout manque de clarté quant à la tâche qui nous attend ne fait qu’aider Trump et nous nuire. Il est temps de se rassembler, d’aller de l’avant en tant que parti unifié », martèle-t-il.
Dix jours après son débat catastrophique face à M. Trump, le président américain n’a toujours pas réussi à convaincre son camp qu’il ne s’agissait là que d’une « mauvaise soirée ».
« Personne n’est plus qualifié que moi »
« J’étais épuisé. Je n’ai pas écouté mon instinct, en matière de préparation. J’ai eu une mauvaise soirée », a expliqué M. Biden vendredi dans un entretien à la chaîne ABC. Le démocrate a endossé toute la responsabilité de l’échec, mais a ajouté : « J’étais malade, je me sentais très mal. » Il a aussi affirmé avoir été « distrait » par le fait que M. Trump, « menteur pathologique », continuait à parler, le micro coupé.
Déni des sondages contraires, de la contestation au sein du Parti démocrate, de sa propre dégradation physique et cognitive : « Personne n’est plus qualifié que moi pour être président ou gagner cette élection », a-t-il également martelé.
Un premier parlementaire démocrate avait appelé mardi le président à se retirer. « J’ai espoir qu’il prendra la décision difficile et douloureuse de se retirer. Je l’appelle respectueusement à le faire », avait déclaré le Texan Lloyd Doggett dans un communiqué. La ténor démocrate Nancy Pelosi avait, elle, assuré le même jour qu’il était « légitime » de s’interroger sur l’état de santé de M. Biden, et « de se demander s’il s’agit d’un simple épisode ou d’un état » durable.
La Maison Blanche balaie depuis des mois toute interrogation sur les facultés physiques et mentales du président américain, dont l’aisance physique et verbale a décliné. Le New York Times a rapporté mardi que des proches du président avaient noté des absences « plus fréquentes » et « plus prononcées » ces derniers mois.