A l’approche du sommet du G20, samedi 22 et dimanche 23 novembre, une nuée de petits hommes verts s’est abattue sur Johannesburg. Sur le bord des routes, les employés des espaces verts s’affairent par dizaines à couper les herbes folles, fleurir les parterres ou ramasser les monceaux de détritus qui couvrent d’ordinaire certaines portions de la capitale économique sud-africaine.
D’autres, vêtus d’uniformes bleus ou orange, réparent les éclairages publics, les feux de signalisation dépecés par les « mangeurs de câbles » en quête de cuivre et les routes criblées de nids-de-poule. Les habitants, qui se lamentent depuis des années du déclin de leur ville, n’en croient pas leurs yeux. « Vous savez ce que c’est, il faut rendre la ville présentable », glisse un employé municipal, d’un sourire entendu.
Autrefois considérée comme la pépite de l’Afrique, Egoli, la « ville de l’or » de son nom zoulou, est devenue la vitrine ébréchée d’un pays dont l’économie stagne depuis plus de quinze ans. Délaissé par les pouvoirs publics, son centre-ville historique se meurt depuis la fuite des Blancs, qui a accompagné la fin de l’apartheid et l’avènement de la démocratie, en 1994.
Voilà longtemps que ce bijou d’architecture est devenu le royaume des petits tsotsi (« voyous », en argot sud-africain) ultraviolents et des vrais gangsters, des sans-abri accros à l’héroïne, des prostituées et des marchands de sommeil, qui squattent des immeubles insalubres pour louer des chambres sordides, sans eau ni électricité, aux étrangers venus chercher une vie meilleure dans le pays.
« Il faut que ce soit propre »
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