A l’occasion de ses vœux à la presse, à Paris, lundi 27 janvier, le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a estimé qu’il était « inévitable », selon lui, de « convoquer des élections législatives dès qu’elles seront institutionnellement possibles ». Cette prérogative présidentielle – déjà employée en juin 2024 –, ne peut être employée qu’un an après les précédentes élections législatives, soit en juillet, selon l’article 12 de la Constitution.
« Seul le retour au peuple permettra de construire une majorité claire et stable pour le pays », a ajouté l’eurodéputé d’extrême droite. A l’approche de la commission mixte paritaire sur le projet de loi de finances 2025, prévue pour jeudi 30 janvier, et du débat lundi de l’examen en commission du budget de la Sécurité sociale qui pourraient se révéler périlleux pour le premier ministre, François Bayrou, Jordan Bardella, déplore « la façade du consensus mou », incarné, d’après lui, par le chef du gouvernement. « François Bayrou incarne une inertie préoccupante », a taclé M. Bardella, qui a interrogé : « Y a-t-il un pilote dans l’avion ? »
« Les rares qui se laissent tenter par une réponse affirmative se demandent : pour aller où ? », a-t-il ajouté, en relevant que « si la composition actuelle de l’Assemblée nationale, complexe et indécise, représente les propres doutes des Français, elle ne pourra rester en l’état sans plonger la France dans une forme d’immobilisme ».
« Il faudrait en ce sens nécessairement que le peuple tranche et achève ce qu’il a initié l’été dernier », a encore martelé celui que Marine Le Pen avait désigné comme premier ministre en cas de victoire du RN aux législatives anticipées de juillet 2024.
Interrogé sur les intentions des députés RN quant au budget, a fortiori si ce dernier devait être adopté par un 49.3, ce qui entraînerait le dépôt d’une motion de censure, Jordan Bardella n’a, en revanche, pas répondu clairement. « La censure, pour nous, ce n’est pas un jouet et [ça] n’est pas une fin », a ajouté celui dont les troupes au Palais Bourbon avaient voté la chute du gouvernement Barnier au début de décembre.
M. Bardella a par ailleurs considéré « qu’une coalition qui irait du Parti socialiste aux Républicains viendrait clarifier les choses », en interpellant « M. Retailleau, M. Darmanin », respectivement ministres de l’intérieur et de la justice, « et une partie des Républicains », s’interrogeant sur leur souhait de « rester dans un gouvernement qui donne des gages à la gauche ». « En tous les cas, la situation ne durera pas très longtemps », a encore prédit l’eurodéputé.