En janvier, un film projeté au festival de Sundance, aux Etats-Unis, The Stringer, jetait un pavé dans la mare en affirmant que l’une des photos les plus célèbres du monde, The Terror of War, plus connue sous le surnom de « La Petite Fille au Napalm », avait été attribuée à tort à Nick Ut, de l’agence Associated Press (AP), alors qu’elle avait été faite par un autre photographe vietnamien, Nguyen Thanh Nghe. Depuis, l’agence AP a publié sa propre enquête et a décidé de maintenir l’attribution du prix à Nick Ut. Le World Press Photo, qui organise chaque année un prix de photojournalisme très couru, et qui avait récompensé l’image en 1973, a pris la décision inverse, et ne crédite plus l’image à Nick Ut, sans se prononcer sur son auteur. Sa directrice générale, Joumana El Zein Khoury, explique cette décision.
Pourquoi le WPP a-t-il tenu à prendre position sur l’image de « La Petite Fille au Napalm » ?
Notre organisation existe depuis soixante-dix ans, et nous prenons très à cœur les questions de transparence et d’exactitude. Lorsque des doutes apparaissent sur une photo qui a reçu un prix, nous avons un processus en place. Donc quand le documentaire The Stringer a été projeté en janvier au festival de Sundance, nous avons fait une enquête. Nous avons attendu les conclusions de l’agence Associated Press, qui a mené sa propre enquête, pour la rendre publique. Et nous avons trouvé qu’il y avait des interrogations valables autour de cette photo. Nous avons décidé de conserver le prix de 1973 pour cette photo, mais nous avons suspendu l’attribution jusqu’à ce qu’il y ait d’autres preuves.
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