Le Jour du dépassement de la Terre pour la France tombe cette année 16 jours plus tôt qu’en 2024.
À compter de ce samedi, si toute l’humanité vivait comme les Français, elle aurait déjà épuisé toutes les ressources que la planète peut offrir en un an.
« En 2025, si tout le monde vivait comme en France, il nous faudrait près de trois planètes pour subvenir à nos besoins », pointe le WWF.
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Notre planète
La France vit à crédit à compter de ce samedi. Selon le WWF France (nouvelle fenêtre), le Jour du dépassement de la Terre pour l’Hexagone tombe cette année le 19 avril. Un recul de six jours par rapport à 2024, où cette date symbolique tombait le 5 mai, mais qui s’explique surtout par une mise à jour de la méthodologie utilisée par le Global Footprint Network, qui effectue le calcul.
Ce changement illustre toutefois une réalité plutôt inquiétante : à compter de ce samedi, « si toute l’humanité vivait comme les Françaises et les Français, nous aurions déjà épuisé l’ensemble des ressources naturelles que la Terre est capable de régénérer en un an », via ses terres agricoles, ses forêts, ses zones de pêche, d’eau douce et sa capacité à absorber du CO2, pointe le WWF dans un communiqué.
Trois planètes pour vivre
« En 2025, si tout le monde vivait comme en France, il nous faudrait près de trois planètes pour subvenir à nos besoins. Le Jour du dépassement n’est pas une fatalité : c’est un signal d’alarme, un appel à transformer en profondeur notre modèle de production et de consommation avant qu’il ne soit trop tard », alerte Véronique Andrieux, directrice générale du WWF France. Au niveau mondial, en 2024, la date est tombée 1er août, soit 15 heures plus tôt qu’en 2023. À l’heure actuelle, pour régénérer ce que l’humanité consomme, il faudrait 1,75 Terre en termes de surface.
Pour calculer le Jour du dépassement au niveau national (nouvelle fenêtre), deux indicateurs sont pris en compte :
- L’empreinte écologique, soit tout ce qui est nécessaire pour nourrir, loger, déplacer et faire vivre sa population.
- Sa « biocapacité », soit la capacité de ses écosystèmes à fournir ces ressources et à absorber les déchets, notamment les émissions de carbone.
Le Qatar est ainsi le pays le plus gourmand en ressources sur Terre : il vit à crédit depuis le 6 février, devant le Luxembourg (17 février) et Singapour (26 février). Avec le 19 avril, la France atteint cette date symbolique neuf jours après la République tchèque et la Suède (10 avril) et trois jours après la Norvège (16 avril). Elle est en revanche plus consommatrice de ressources que le Kazakhstan (23 avril), la Croatie (27 avril) ou l’Allemagne et la Pologne (3 mai). Les trois pays les plus vertueux dans ce domaine sont le Nicaragua (11 novembre), l’Indonésie (18 novembre) et l’Uruguay (17 décembre).

En France, l’avancée de la date du Jour du dépassement marque un « recul inquiétant », pointe le WWF. Face à un « état d’urgence écologique, les décisions budgétaires vont dans le sens inverse (nouvelle fenêtre), alerte Véronique Andrieux. On parle ‘d’état d’urgence’ pour la dette ou de plan pluriannuel pour les dépenses militaires, mais rien d’équivalent pour la transition écologique. Plus nous reportons les investissements nécessaires, plus nous aggravons notre vulnérabilité future – et le coût à payer sera d’autant plus élevé ».
Pour tenter d’agir, l’ONG lance quatre pistes portant sur des leviers concrets du quotidien : réduire son empreinte alimentaire en soutenant une agriculture plus durable et en favorisant une alimentation plus végétale, renforcer le réseau d’aires protégées et lutter contre l’artificialisation des sols, réduire la dépendance de la France aux importations à forte empreinte carbone et « réorienter nos politiques publiques vers la sobriété, la justice sociale et la préservation du vivant ».