- La chute du gouvernement Bayrou n’a pas entamé la mobilisation des organisations syndicales.
- Elles ont maintenu leurs appels à la grève pour la journée du 18 septembre.
- Dans leur viseur, on retrouve des mesures prévues dans le prochain budget, mais également la défense du pouvoir d’achat et des acquis sociaux.
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Budget 2026 : quelle nouvelle feuille de route après la chute de Bayrou ?
Perturbations dans les transports, dans les établissements scolaires, manifestations à travers toute la France… Une vaste journée de mobilisation est attendue jeudi 18 septembre, à l’appel d’une intersyndicale qui va rassembler dans la rue la CFDT, la CGT, FO, la CFE-CGC, mais également la CFTC, l’Unsa, FSU ou Solidaires. Ce mouvement devrait être plus suivi que celui du 10 septembre, prévoient les autorités, qui redoutent la présence de militants radicaux au sein des différents cortèges. Un rendez-vous attendu par les syndicats, qui espèrent s’appuyer sur un vaste élan populaire pour faire pression sur le nouveau Premier ministre et son gouvernement.
Peser sur le budget 2026
Plusieurs motifs ont été avancés pour justifier les appels à la grève. De manière unanime, l’intersyndicale souhaite affirmer son rejet des mesures défendues par le gouvernement pour le budget 2026. Des mesures jugées « brutales et injustes »
sont dénoncées (nouvelle fenêtre) : si le projet de suppression de deux jours fériés n’est désormais plus d’actualité (nouvelle fenêtre), le gel des salaires des fonctionnaires et des contractuels suscite toujours des crispations. Il en va de même de la désindexation des pensions de retraite, du doublement des franchises médicales ou de la crainte d’une remise en cause de la cinquième semaine de congés payés.
La grève doit par ailleurs permettre de s’opposer aux coupes redoutées dans les services publics, ainsi qu’à une nouvelle réforme de l’assurance chômage, perçue comme défavorable aux demandeurs d’emploi. En toile de fond, les syndicats dénoncent l’injustice des mesures défendues par le gouvernement, lui reprochant de faire « payer la crise aux mêmes »
personnes, en épargnant notamment les contribuables les plus aisés.
Notons que dans certaines branches professionnelles, des revendications spécifiques sont avancées. C’est le cas pour le ferroviaire du côté de la SNCF, où l’on se dresse contre un plan d’économies de 600 millions d’euros pour 2026 (le double de 2025), qualifié (nouvelle fenêtre) de « saignée sociale »
par Sud-Rail. Dans l’aérien, la section FO d’Air France entend mener un combat (nouvelle fenêtre) contre « l’austérité »
, ainsi que pour le maintien des emplois et des conditions de travail.
« Les différentes mesures budgétaires avancées sont d’une brutalité sans précédent. Nous appelons les travailleuses et les travailleurs à se mobiliser massivement pour changer la donne et gagner des avancées »
, a lancé la secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon. « Le budget va se décider dans la rue »
, a renchéri son homologue de la CGT, Sophie Binet. Sébastien Lecornu « ne s’est engagé à rien du tout »
, déplore-t-elle. « Aucune des mesures catastrophiques du musée des horreurs de M. Bayrou n’est enterrée ! »
Au sein de l’Éducation nationale, « la mobilisation des professeurs sera importante »
, prédit Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU en charge de l’enseignement secondaire. Un mouvement de contestation ponctuel, mais que certains aimeraient voir se prolonger. C’est par exemple le cas de Frédéric Souillot : le secrétaire général de Force ouvrière appelle à un vaste mouvement de protestation le 18 septembre, mais n’hésite pas à suggérer l’idée d’une « grève reconductible ».