L’AVIS DU « MONDE » – À VOIR
Les violences sexuelles dans le milieu du sport, où les risques de dérive foisonnent, sont aujourd’hui massivement dénoncées. En octobre 2024, Angélique Cauchy, 37 ans, relatait dans son livre Si un jour quelqu’un te fait du mal (Stock) avoir été violée et humiliée, de ses 12 à 14 ans, par son entraîneur de tennis, Andrew Geddes, au club de Sarcelles (Val-d’Oise). Julie se tait, de Leonardo Van Dijl, remarqué à la Semaine de la critique de Cannes en 2024, où il a remporté le prix SACD, résonne à plus d’un titre avec ces révélations glaçantes.
A la différence d’un autre film sorti sous l’étendard #MeToo sport – Slalom (2020), de Charlène Favier, décortiquait les mécanismes de l’emprise au sein d’une relation toxique entre un entraîneur (Jérémie Renier) et une jeune championne de ski (Noée Abita) –, Julie se tait situe son action après la période des agressions, lorsque la victime se retrouve face à elle-même, dans un silence qu’elle est seule à pouvoir rompre. En se passant d’une matière narrative riche et inépuisable (la description de la relation abusive entre un adulte et une adolescente), c’est avec beaucoup de virtuosité que ce premier long-métrage observe le cadre dans lequel la parole peut advenir.
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