Tous les jours, des autocars remplis de touristes venus du monde entier y font une halte pendant quelques heures, entre deux visites de vestiges bibliques, dont la région regorge. Ce 5 avril, début des vacances de Pâques, Américains, Brésiliens, Japonais, Suisses et Tanzaniens arrivent par vagues successives sur la plage de Kalia, sur les rives de la mer Morte. Autour d’eux, des Israéliens et des Palestiniens sont assis côte à côte.
S’ils partagent ce même espace, c’est parce que Kalia Beach se trouve en Cisjordanie, occupée par Israël en 1967, à l’issue de la guerre des Six-Jours. Elle est située en zone C, sous contrôle exclusif d’Israël, depuis les accords d’Oslo II de 1995 – comme 60 % de la Cisjordanie, par opposition aux zones A et B, où l’Autorité palestinienne dispose de certains pouvoirs. C’est la colonie de Kalia, installée à quelques encablures de la côte et illégale au regard du droit international, qui en assure l’exploitation.
Les visiteurs non avertis peuvent ignorer qu’ils se trouvent en Cisjordanie. Les informations sur les panneaux signalétiques sont successivement écrites en hébreu, en anglais et, en dessous, en petites lettres, en arabe. La boutique de souvenirs vend des serviettes de plage, des porte-clés et des tasses représentant la carte d’Israël où le tracé de la Cisjordanie et de la bande de Gaza a disparu. Même le compte Instagram du glamping (mot-valise forgé à partir d’une contraction de « glamour » et de « camping ») promeut le charme des tentes dômes qui surplombent la « plus belle vue d’Israël ».
Routes jalonnées de checkpoints
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