- Le président ukrainien a assuré au « New York Post » travailler avec Donald Trump à un partenariat « gagnant-gagnant », prévoyant l’achat de drones ukrainiens par Washington.
- En échange, Kiev s’engagerait à partager son expérience de combat avec ces équipements et achèterait des armes américaines.
- L’Ukraine a fortement développé sa production de ces armes devenues incontournables dans les combats, tandis que Washington accuserait un vrai retard en la matière.
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Ukraine : 4ᵉ année de guerre
Après plusieurs mois de secousses entre les deux capitales, le ton semble bien s’être apaisé entre Kiev et Washington. Au point qu’un accord majeur puisse voir le jour ? Volodymyr Zelensky et son homologue américain Donald Trump envisagent un « méga deal »
militaire, qui impliquerait que Washington achète des drones ukrainiens (nouvelle fenêtre) testés sur le champ de bataille, tandis que Kiev achèterait une série d’armes américaines, a indiqué mercredi 16 juillet le président ukrainien au New York Post
(nouvelle fenêtre). Cette annonce survient à quelques jours de l’annonce par le locataire de la Maison Blanche de nouvelles livraisons d’armes à l’Ukraine, achetées par l’Otan, une décision inédite depuis son retour au pouvoir (nouvelle fenêtre).
L’objectif de ce « méga deal »
serait pour les deux pays de renforcer mutuellement leur technologie aérienne, par un accord « gagnant-gagnant »
, a fait valoir Volodymyr Zelensky, expliquant que ses derniers échanges avec son homologue avaient tourné autour de ce projet. L’Ukraine serait prête pour cela à vendre ses drones produits sur son sol (nouvelle fenêtre) et partager avec Washington les leçons tirées de son expérience de la guerre, après plus de trois ans de combat contre l’agresseur russe.
Les États-Unis, eux, voudraient muscler leur recours aux drones, devenus incontournables dans la guerre en Kiev et Moscou, et plus largement qui s’imposent de plus en plus dans les combats armés. « Le peuple américain a besoin de cette technologie, et vous devez l’avoir dans votre arsenal »
, a déclaré Volodymyr Zelensky au journal.
« Il m’a dit que l’Amérique voulait acheter des drones », assure Volodymyr Zelensky
Le même jour, lors d’un entretien à la chaîne NewsMax, le président ukrainien a également souligné que « nous produisons beaucoup nous-mêmes »
. « Il y a beaucoup de drones que nous sommes les seuls à posséder. (…) J’ai dit (à Donald Trump, ndlr) : je veux vraiment acheter des choses chez vous, des choses que vous êtes les seuls à posséder. Il m’a dit que l’Amérique voulait acheter des drones produits par l’Ukraine »
, a-t-il déroulé, appelant à ce « que l’Amérique nous aide à protéger notre ciel »
.
Zelenskyy: I told Trump I want to buy tech from America — tools only you have. He answered: America wants to buy Ukrainian drones. That’s how partnerships should work. 8X pic.twitter.com/pvJhmoBchj — Tymofiy Mylovanov (@Mylovanov) July 16, 2025
Depuis le début de l’invasion, Kiev a considérablement développé sa production de drones, qu’elle souhaite encore accélérer, et réussi à frapper des cibles en profondeur sur le territoire russe. Dernière opération majeure en date, elle était parvenue à faire entrer des drones en Russie, qui avaient ensuite visé des aérodromes (nouvelle fenêtre) militaires à des milliers de kilomètres de ses frontières. Moscou, de son côté, utilise massivement ces équipements lors de frappes contre l’Ukraine, encore intensifiées ces dernières semaines (nouvelle fenêtre).
L’armée américaine à la traîne face à la course mondiale à la production
À l’inverse, l’armée américaine accuse sur ce terrain un sérieux retard par rapport à la Russie ou la Chine, selon le New York Post
. Une enquête du
New York Times
(nouvelle fenêtre) publiée il y a quelques jours révélait que les États-Unis ne produisent quasiment pas de drones, tandis que la production chinoise, en particulier, prend une vraie avance (nouvelle fenêtre). « Nous ne donnons pas au combattant américain ce dont il a besoin pour survivre à la guerre aujourd’hui »
, a déclaré dans cet article Trent Emeneker, chef de projet du portefeuille d’autonomie à du Defense Innovation Unit, une organisation du ministère de la Défense américain. « Si nous devions partir en guerre demain, avons-nous ce dont nous avons besoin ? Non »
, mettait-il également en garde.
Preuve que le sujet préoccupe Washington, le secrétaire américain à la défense, Pete Hegseth, a récemment décidé de « réduire les formalités administratives »
liées à la production de drones aux États-Unis, pour parvenir à suivre l’accélération de la production internationale, relève le New York Post
.
De leur côté, les États-Unis ne semblent pas avoir confirmé pour l’heure le projet. L’ambassadeur américain auprès de l’Otan, Matthew Whitaker, a toutefois assuré ce jeudi que « les choses avancent en fait très rapidement »
pour la livraison d’armes à l’Ukraine. « Nous sommes déjà dans la phase préparatoire »
pour l’envoi des premiers systèmes de missiles Patriot (nouvelle fenêtre), a abondé de son côté le commandant suprême des forces de l’Otan en Europe, le général américain Alexus Grynkewich. Donald Trump avait annoncé lundi qu’il permettrait de nouvelles livraisons d’armes à Kiev, dont ces systèmes cruciaux, par le truchement de l’Otan qui achèterait ces équipements pour les envoyer ensuite en Ukraine.