A peine s’est-on installé devant le bureau directorial de Kumiko Kotera à l’Institut d’astrophysique de Paris (IAP), tout juste a-t-on posé une première question – pas inquisitrice pour un sou –, que la chercheuse passe aux aveux : « Au départ, je voulais être écrivain… et je suis devenue astrophysicienne. » Pardon ?
Rembobinons la pellicule, reprenons le parcours de cette femme née en France, il y a quarante-deux ans, de parents japonais. Son père, chimiste, avait préféré le système de recherche français au moule plus rigide de son pays. Double culture pour la petite Kumiko : « J’ai grandi en France, mais, à la maison, on ne parlait que japonais. Et j’ai toujours écrit depuis que je tiens un crayon. Des histoires, des nouvelles… » Un amour de la littérature visible dans les nombreuses citations – Keats, Sartre, Goethe… – qui émaillent L’Univers violent (Albin Michel, 304 pages, 21,90 euros), livre que la chercheuse vient de publier et qui concrétise « un rêve de gamine ».
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