Le Conseil de sécurité soutient « pleinement » le chef de l’ONU, « persona non grata » en Israël
Le Conseil de sécurité de l’ONU a apporté, jeudi soir, son « plein » soutien au secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, qu’Israël a déclaré « persona non grata » pour ne pas avoir immédiatement condamné les frappes de l’Iran, mardi.
Sans jamais citer Israël, les cinq membres permanents du Conseil et les dix autres non permanents ont « souligné la nécessité pour tous les Etats membres [de l’ONU] d’avoir une relation productive et qui fonctionne avec le secrétaire général et de s’abstenir de toute action qui sape son travail et celui de ses services ».
Et « toute décision qui n’implique pas le secrétaire général de l’ONU ou les Nations unies est contreproductive, en particulier dans le contexte d’une escalade des tensions au Moyen-Orient », ont mis en garde les quinze pays, dont les Etats-Unis, la Chine, la Russie, le Royaume-Uni et la France, dans une déclaration écrite du Conseil présidé en octobre par la Suisse.
Les relations entre l’ONU et Israël – Etat créé par une résolution des Nations unies votée en 1947 – sont notoirement difficiles et au plus bas depuis le 7 octobre 2023, date de l’attaque du Hamas palestinien qui a déclenché la guerre à Gaza.
Mercredi, lors d’une séance à couteaux tirés au Conseil de sécurité, en présence des ambassadeurs israélien et iranien, M. Guterres avait pris soin de « condamner, encore une fois, avec force, l’attaque massive aux missiles par l’Iran sur Israël ». Il avait toutefois renvoyé les deux ennemis dos à dos en dénonçant « le cycle écœurant » de violences dans une région au bord du « précipice ».
Alors que le Conseil est paralysé depuis une décennie, M. Guterres avait reçu aussitôt le soutien des quinze membres, dont les Etats-Unis jugeant la mesure de leur allié israélien « non productive ». Même tonalité au ministère des affaires étrangères français qui a regretté jeudi « la décision injustifiée, grave et contre-productive prise par Israël ». Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell a, lui aussi, appelé à « rejeter les attaques » contre M. Guterres.