La Californie est officiellement entrée dans la bataille qui se joue autour du Congrès américain, à l’approche des élections de mi-mandat de novembre 2026. Le gouverneur démocrate de ce vaste Etat de l’Ouest américain, Gavin Newsom, a dévoilé, jeudi 14 août, un plan permettant de redessiner les circonscriptions électorales du « Golden State » afin de contrer le redécoupage similaire effectué, à la demande de Donald Trump, par des Etats républicains.
Cette vieille recette de cuisine électorale américaine appelée « gerrymandering » a pour but de récupérer des sièges supplémentaires à la Chambre des représentants en faisant basculer certaines zones circonscriptions.
Au Texas, par exemple, les républicains ont présenté une nouvelle carte grâce à laquelle ils pourraient obtenir jusqu’à cinq sièges supplémentaires. Les élus démocrates locaux ont jusqu’à présent empêché le vote en quittant les frontières de l’Etat.
Majorité fragile
Le contrôle de la chambre basse du Congrès pourrait se jouer à quelques sièges lors des élections de mi-mandat. Les républicains y détiennent actuellement une majorité fragile de 219 sièges contre 212 pour les démocrates – quatre sièges sont vacants.
Avec le projet de redécoupage électoral du Texas, Donald Trump cherche à éviter la mésaventure survenue lors de son premier mandat (2017-2021) lorsque les démocrates avaient renversé la Chambre des représentants lors des élections de novembre 2018, deux ans seulement après l’élection du républicain.
Donald Trump « tente une nouvelle fois de truquer le système. Il ne respecte pas les règles. Il ne croit pas aux règles », a tempêté Gavin Newsom, jeudi à Los Angeles, en présentant son projet baptisé « Loi sur la lutte contre la fraude électorale ».
« Combattre le mal par le mal »
« Nous ne pouvons pas rester les bras croisés et regarder cette démocratie disparaître district par district à travers le pays », a-t-il lancé, appelant à « combattre le mal par le mal ».
De nouvelles cartes sont généralement établies une fois tous les dix ans après le recensement. De nombreux Etats, dont le Texas, confèrent aux législateurs le pouvoir de les établir. La Californie fait partie de ceux qui s’appuient sur une commission censée être non partisane.
Le gouverneur Newsom soumettra aux électeurs californiens un vote le 4 novembre pour permettre à l’Etat de redessiner les circonscriptions pour les deux prochaines élections. Les démocrates de Californie détiennent actuellement 43 des 52 sièges de la Chambre des représentants de l’Etat. Le pouvoir de redessiner la carte électorale serait ensuite restitué à une commission indépendante.
« Nous devons nous mobiliser, pas seulement la Californie. D’autres Etats démocrates doivent se mobiliser », a déclaré, jeudi, M. Newsom. Le gouverneur californien est l’un des démocrates les plus en vue aux Etats-Unis, n’hésitant pas à s’élever contre la politique de Donald Trump. Les deux hommes s’étaient déjà rendus coup pour coup lorsque le président américain avait mobilisé la garde nationale en juin, en outrepassant l’autorité du démocrate, lors de manifestations en Californie contre la politique antimigrants de l’administration Trump.