Au moment où Donald Trump coupe dans les agences fédérales chargées de lutter contre les catastrophes climatiques, plus de 300 pompiers luttaient, jeudi 3 juillet, contre le plus gros incendie depuis le début de l’année en Californie, qui redoute un été particulièrement dangereux.
Le « Madre Fire » s’est déclaré mercredi dans le comté de San Luis Obispo, une région rurale du centre de l’Etat. Environ 200 personnes sont sous le coup d’ordres d’évacuation et quelques dizaines de bâtiments sont menacées par les flammes. Mais plus que les dégâts potentiels, c’est la vitesse de propagation de cet incendie qui impressionne : en 24 heures, il a ravagé près de 213 km², selon le dernier bulletin de l’agence CalFire. Les images du système d’alerte de l’Etat montrent d’épaisses colonnes de fumée noire surplombant les collines de la région vallonnée.
« L’Etat sera toujours présent pour protéger toutes les communautés, quel que soit le lieu où un incendie se déclare », a déclaré sur X le bureau du gouverneur de Californie, Gavin Newsom, en annonçant l’envoi de renforts.
Coupes budgétaires malgré un risque accru
Cet incendie survient après plusieurs autres feux déclenchés ces derniers jours, qui ont provoqué des évacuations dans la région à l’est de Los Angeles et font redouter un été difficile en Californie. L’Etat est encore traumatisé par les incendies qui ont ravagé la mégapole et tué 30 personnes en janvier. L’hiver et le printemps ont été anormalement secs dans le sud de la Californie, et la végétation est déjà asséchée comme si c’était le milieu de l’été.
Ce risque accru intervient au moment où Donald Trump met en œuvre d’importantes coupes budgétaires et des licenciements à l’Agence des forêts, à l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (Noaa) et à la FEMA, l’agence fédérale de gestion des désastres.
Mercredi, le gouverneur Newsom, possible présidentiable du camp démocrate pour 2028, a accusé M. Trump de ne pas financer suffisamment d’opérations de débroussaillage et de feux contrôlés, pour prévenir les incendies.
« Nous avons besoin d’un engagement équivalent en termes de ressources, pas de beaux discours », a-t-il taclé, en rappelant que « 57 % des terres de cet Etat sont sous la juridiction du gouvernement fédéral ».