L’épisode de canicule qui a débuté vendredi doit encore monter d’un cran. Lundi 11 août, une chaleur « d’un niveau exceptionnel » est attendue dans le Sud-Ouest, où 12 départements sont classés en vigilance rouge par Météo-France. La vague de chaleur se poursuivra avec un niveau de vigilance similaire dans les mêmes départements mardi, selon le dernier bulletin de l’institut, publié lundi matin, dans lequel il est également précisé que le phénomène devrait durer « au moins » jusqu’au week-end du 15 août.
De la Charente-Maritime à l’Aude, des températures maximales « très fréquemment supérieures à 40 °C », avec « localement » des pointes à 42 °C, sont annoncées, lundi. « On pourrait s’approcher de niveaux records, enregistrer des valeurs inédites, mais le record national de 46 °C devrait rester hors d’atteinte », a précisé la prévisionniste Christelle Robert, lors d’un point presse dimanche soir. Dimanche, plusieurs villes ont déjà passé la barre des 40 °C, avec 42,2 °C relevés dans l’Hérault, 41,3 °C dans les Pyrénées-Orientales ou encore 40,9 °C dans le Gard.
Sur un marché de Bordeaux lundi matin, après une nuit peu rafraîchissante, une vendeuse de chapeaux a dit à l’Agence France-Presse supporter (AFP) « tant bien que mal la canicule », son stand étant garni de parasols « pour les clients » et pour elle. « J’ai une glacière avec au moins 2,5 litres d’eau pour tenir la journée », souligne Sylvie Princep. A Mont-de-Marsan (Landes), Pierrette, 76 ans, bob sur la tête et bâtons de marche dans les mains, est sortie de chez elle « contrainte et forcée », pour se rendre chez le médecin lundi matin. « Si j’avais eu le choix, j’aurais hiberné chez moi », confie la septuagénaire, qui se refuse à utiliser la climatisation à son domicile : « c’est une aberration, il faut produire du chaud dehors pour avoir du froid dedans. »
Même stratégie à Lyon, toujours selon les paroles d’habitants recueillies par l’AFP. « Le matin je sors et l’après-midi, je reste sous mon ventilateur », témoigne Bénédicte Mercier, 47 ans, assise en début de matinée sur un banc à l’ombre. « Je ne joue pas avec la chaleur », ajoute cette enseignante qui garde le mauvais souvenir d’une insolation.
La vague de chaleur, qui s’est étendue et intensifiée depuis vendredi sur la moitié sud de l’Hexagone, « progresse désormais vers le nord », selon Météo-France. « On dépassera les 30 °C partout en France », avec des températures qui devraient atteindre 38 °C dans le Centre-Val de Loire et 34 °C en Ile-de-France, estime l’organisme.
Outre les 12 départements en vigilance rouge à partir de lundi midi, 41 autres, situés principalement au-dessous d’une ligne allant de la Vendée au Doubs, ont été placés en vigilance orange. Seuls 13 échapperont aux chaleurs extrêmes, dans une frange allant de la Normandie à l’Alsace en passant par le Nord, les autres étant en vigilance jaune.
La vigilance rouge canicule restera en vigueur mardi dans les 12 départements du Sud-Ouest déjà concernés, dont l’Aude, qui est toujours en alerte maximale après un gigantesque incendie, a annoncé Météo-France dans son dernier bulletin.
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Quelque 41 autres départements, situés principalement dans la moitié sud du pays, resteront également en vigilance orange lors de cette nouvelle période de très grosse chaleur, qui a débuté vendredi et « s’étend », a ajouté l’institut de prévision dans son dernier bulletin actualisé lundi matin, qui précise que la vague de chaleur actuelle devrait durer « au moins » jusqu’au week-end du 15 août.
Boire régulièrement, réduire ses activités physiques
« Les nuits vont être assez difficiles à vivre », a prévenu Christelle Robert, avec des minimales nocturnes attendues à un niveau élevé : plus de 20 °C prévus pour la nuit prochaine à Paris. Pour cette nouvelle journée caniculaire, l’agence Santé publique France a appelé à « s’hydrater, à boire » régulièrement et à éviter « l’alcool, le café », qui « favorisent la déshydratation », en conseillant aussi de « réduire ses activités physiques », voire de « reporter » ses séances de sport.
En parallèle, Météo-France a classé 20 départements, principalement dans l’ouest et le sud du pays, en risque élevé pour les incendies lundi.
Dans l’Aude, où le vent sec et chaud et les températures caniculaires ont compliqué, dimanche, l’action des pompiers pour maîtriser le gigantesque feu qui a parcouru 16 000 hectares, le mercure devrait se maintenir entre 40 °C et 42 °C.
Des alertes à la pollution de l’air à l’ozone ont par ailleurs été lancées dans la région marseillaise et dans le Vaucluse. Cette vague de chaleur, la deuxième à toucher le pays cet été après l’épisode du 19 juin au 4 juillet, est aussi la 51e enregistrée depuis 1947, selon Météo-France.