Le Festival du livre de Paris, qui se tient du 11 au 13 avril au Grand Palais, est l’occasion de célébrer la diversité de la création et la liberté de pensée. Pendant ces trois jours, les livres seront au cœur de nos préoccupations, et les autrices et auteurs rencontreront leurs lecteurs dans une atmosphère joyeuse et ouverte. Une liberté qui, en apparence, semble évidente, mais qui, dans certaines parties du monde, est aujourd’hui en grand danger. Avec le risque fort que cela gagne notre pays.
Les Etats-Unis, terre de liberté d’expression et berceau d’une Constitution garantissant cette liberté, voient pourtant un phénomène inquiétant se développer : celui de la censure dans les écoles et les bibliothèques. Cette tendance n’est pas nouvelle, mais elle connaît une ampleur inédite. Un des symboles les plus marquants de cette régression est le retrait du Journal d’Anne Frank et de son adaptation en roman graphique réalisée en 2018 par Ari Folman et David Polonsky.
En 2023, un lycée de Vero Beach, en Floride, a retiré cette œuvre de sa bibliothèque, après que des membres du groupe conservateur Moms for Liberty ont exprimé des inquiétudes concernant certains passages jugés « inappropriés », notamment ceux où Anne Frank évoque sa curiosité adolescente à l’égard de la sexualité. Au Texas, un enseignant a même été licencié pour avoir abordé cette adaptation graphique avec ses élèves de huitième année, un livre majeur pourtant destiné à introduire les jeunes lecteurs à l’histoire de l’Holocauste.
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