La négociation sur les retraites, entre partenaires sociaux, ne se résume pas à des portes qui claquent. Si les défections de Force ouvrière (FO), puis de l’Union des entreprises de proximité (U2P) et de la CGT ont bousculé le processus engagé le 27 février, elles n’empêchent pas – complètement – les cinq organisations encore autour de la table d’aborder le fond des sujets. Démonstration vient d’en être apportée avec la quatrième séance de discussions, le 20 mars, durant laquelle la CFDT affirme avoir critiqué le manque d’élan chez les patrons pour améliorer le sort des salariés exerçant des métiers pénibles. « L’usure professionnelle n’est pas une préoccupation du côté des chefs d’entreprise, a fustigé Yvan Ricordeau, le numéro deux de la centrale cédétiste, à l’issue de la rencontre. Il faut inverser la donne. »
Le syndicaliste a étayé son propos sur une note récente des services de l’Etat qui dresse le bilan du « fonds d’investissement » destiné à prévenir la pénibilité dans le monde du travail. Mis en place en 2023, ce dispositif a été doté d’une enveloppe légèrement supérieure à 200 millions d’euros pour l’exercice 2024. Sur ce montant, « il n’y a même pas un quart des [sommes] qui sont consommées », a dénoncé M. Ricordeau, y voyant un « non-sens total ». Pour lui, le recours au fonds d’investissement se diffuse de manière « très très lente », parce que « les branches professionnelles et, notamment, les organisations patronales ne s’en saisissent pas ».
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