« T’es une chaîne de télévision et tu n’as pas de fréquence sur la TNT ? Allô ! Non mais allô, quoi ! » Depuis que, le 24 juillet, l’Autorité de régulation audiovisuelle et numérique (Arcom) n’a pas présélectionné NRJ 12 pour l’attribution d’une nouvelle autorisation de diffusion sur la TNT, les dirigeants de la chaîne qui a révélé la mannequin Nabilla Vergara (en 2013, dans l’émission « Les Anges de la télé-réalité ») sont sur le qui-vive.
D’ici à quelques jours, l’autorité de régulation dévoilera la liste définitive des chaînes définitivement retenues. S’il se confirme que NRJ 12 n’y figure pas, le groupe NRJ engagera aussitôt un recours devant le Conseil d’Etat (en référé puis, si nécessaire, sur le fond). Charge à la plus haute juridiction de l’ordre administratif de se prononcer dans des délais très courts : l’actuelle autorisation de NRJ 12 – tout comme celle de C8, la chaîne du Groupe Canal+ – expire le 28 février.
« Cette décision est incompréhensible (…), nous ne disposons toujours pas d’information sur les raisons de la décision de l’Arcom ». Le 30 septembre, sur la scène du Grand Rex, Maryam Salehi, la directrice déléguée à la direction générale de NRJ, présente les programmes des médias du groupe aux journalistes et aux annonceurs. Alors que le régulateur a toujours dit qu’il ne détaillerait ses motivations qu’une fois le processus d’attribution achevé, la dirigeante plaide déjà l’injustice. « Plus de 5 millions de téléspectateurs regardent NRJ 12 chaque jour », explique-t-elle au parterre d’acheteurs d’achats d’espaces publicitaires, dont dépend le chiffre d’affaires du groupe. « NRJ 12, c’est 35 millions de téléspectateurs en octobre », insistait-elle, le 15 novembre, dans les couloirs du Conseil d’Etat, lors de l’examen d’un premier recours – rejeté – devant l’institution.
« L’intérêt du public »
Comme C8, pour qui son statut de chaîne la plus regardée de la TNT suffit à justifier son existence, la chaîne se réclame de « l’intérêt du public », l’un des critères censés fonder la décision du régulateur (les deux chaînes ont fait appel au même cabinet d’avocats). Mais comment le définir ?
« Est-ce que vous pourriez nous préciser ce que vous considérez comme étant les apports de NRJ 12 ces vingt dernières années pour le public (…) en termes de pluralisme de l’offre de programmes, et sur le champ de la création ? », avait demandé le conseiller Antoine Boilley aux dirigeants de la chaîne, le 12 juillet, lors de leur audition. Il faisait suite à une remarque de son collègue Hervé Godechot : « Trois cents heures de programmes inédits par an, c’est, pardonnez-moi, assez faible, avait souligné ce dernier. C’est même le plus faible [parmi toutes les candidatures examinées en juillet]. »
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