Tokyo et Pékin se sont adressé des protestations diplomatiques samedi 3 et dimanche 4 mai, s’accusant l’un l’autre d’une « intrusion » samedi dans leurs espaces aériens respectifs, au-dessus d’îles disputées en mer de Chine orientale. Ces îles inhabitées, connues sous le nom de Diaoyu en Chine et Senkaku au Japon, sont administrées par Tokyo mais Pékin les revendique.
La diplomatie chinoise a annoncé dimanche avoir émis une protestation solennelle auprès de l’ambassade japonaise, arguant qu’un « avion civil [s’était] introduit dans l’espace aérien autour des îles Diaoyu » de manière « illégale », d’après un communiqué.
« Les îles Diaoyu et ses îles affiliées sont un territoire faisant partie de la Chine et nous exhortons le Japon à cesser immédiatement toutes les activités illégales », avait martelé samedi Liu Dejun, porte-parole des gardes-côtes chinois, en expliquant qu’« un hélicoptère basé sur un navire » avait eu pour mission d’« avertir » et d’« expulser » l’appareil nippon.
« Tentatives de changement du statu quo »
Samedi soir, le vice-ministre des affaires étrangères japonais, Takehiro Funakoshi, a pour sa part émis une « vigoureuse protestation » à l’adresse de l’ambassadeur de Chine, selon un communiqué, « en raison de l’intrusion de quatre navires des gardes-côtes chinois dans les eaux territoriales japonaises autour des îles Senkaku et de la violation de l’espace aérien japonais par un hélicoptère ».
D’après le ministère de la défense nippon, l’hélicoptère chinois a volé dans l’espace aérien japonais pendant une quinzaine de minutes. « Les forces [japonaises] d’autodéfense ont réagi en dépêchant des avions de chasse », a décrit cette source.
Selon le diffuseur public japonais NHK et d’autres médias locaux, c’est la première fois qu’un hélicoptère des autorités chinoises viole l’espace aérien japonais au niveau de ces îles disputées.
Pékin annonce fréquemment avoir chassé des navires et des avions japonais dans les environs de ces îles, mais des responsables japonais ont précisé à l’Agence France-Presse (AFP) que les autorités chinoises annonçaient parfois des expulsions bien qu’aucune n’ait eu lieu.
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Les tensions entre la Chine et d’autres pays, revendiquant des territoires de la mer de Chine, ont conduit le Japon à développer ses liens avec les Philippines et les Etats-Unis.
Mardi, le premier ministre japonais, Shigeru Ishiba, et le président philippin, Ferdinand Marcos, sont convenus d’approfondir les liens de sécurité entre leurs pays et de s’opposer aux « tentatives de changement du statu quo dans la mer de Chine orientale et la mer de Chine méridionale par la force ou la coercition ».
En janvier, le secrétaire à la défense américain, Pete Hegseth, a réaffirmé à son homologue japonais que les îles Senkaku relevaient du traité de sécurité vieux de plusieurs décennies qui oblige les Etats-Unis à défendre le Japon s’il est attaqué.