La police de Harbin, dans le nord-est de la Chine, a annoncé mardi 15 avril avoir émis des avis de recherche contre trois « agents secrets » de l’Agence nationale de sécurité (NSA) américaine, l’un des principaux services de renseignement des Etats-Unis, notamment spécialisé dans l’écoute et le cyberespionnage.
Ces personnes, identifiées comme étant « Katheryn A. Wilson, Robert J. Snelling et Stephen W. Johnson », sont accusées d’avoir mené des cyberattaques contre les Jeux asiatiques d’hiver, organisés à Harbin en février. La police de Harbin dit offrir des « primes » à toute personne fournissant des « pistes utiles » ou « contribuant à la capture des suspects ».
Aucun lien n’a été fait avec la guerre commerciale lancée par le président américain, Donald Trump, contre la Chine, mais cette annonce intervient au moment de fortes tensions entre Pékin et Washington sur le sujet. Les autorités chinoises avaient déclaré début avril avoir enregistré plus de 270 000 cyberattaques venues de l’étranger contre les systèmes de l’événement sportif.
Une enquête a depuis « révélé que les cyberattaques de la NSA américaine visaient principalement les systèmes informatiques cruciaux » des Jeux asiatiques d’hiver, relatifs aux inscriptions, à la gestion des arrivées et départs et à l’enregistrement des compétitions, a précisé mardi l’agence de presse officielle Chine nouvelle. Ces systèmes « contenaient des données sensibles sur les participants » et « la NSA cherchait manifestement à voler les informations privées des athlètes », a-t-elle souligné.
Entreprises chinoises visées
Le porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois, Lin Jian, a condamné, mardi, « les actions malveillantes du gouvernement américain sur Internet » et affirmé que Pékin avait fait part à Washington de ses « préoccupations ». « Nous exhortons les Etats-Unis (…) à cesser de lancer des cyberattaques contre la Chine et à mettre un terme à leurs diffamations et attaques sans fondement », a-t-il souligné lors d’un point presse régulier.
Sollicitée par l’Agence France-Presse, l’ambassade des Etats-Unis à Pékin n’a pas répondu dans l’immédiat. Selon la police de Harbin, les agents présumés de la NSA ont également ciblé des entreprises chinoises, dont le géant privé des télécoms Huawei, qui fait l’objet de sanctions américaines depuis 2019 au nom de la sécurité nationale.
Les Etats-Unis et la Chine échangent régulièrement des accusations d’espionnage. Dans les cas les plus graves, les personnes reconnues coupables d’espionnage en Chine peuvent être condamnées à mort ou à la prison à vie. Un ancien ingénieur chinois a été condamné à mort pour avoir transmis des informations classifiées à une agence de renseignement étrangère, avait déclaré en mars l’agence chinoise de sécurité nationale.