Le président chinois, Xi Jinping, a promis, jeudi 5 septembre, plus de 50 milliards de dollars (45 milliards d’euros) sur trois ans aux pays africains, dont une cinquantaine de dirigeants sont à Pékin pour le Forum de coopération sino-africaine.
« La Chine est prête à approfondir sa coopération avec les pays africains dans l’industrie, l’agriculture, les infrastructures, le commerce et les investissements », a déclaré le chef de l’Etat, au cours de la cérémonie d’ouverture du sommet, qui se tient jusqu’à vendredi au Palais du peuple.
« Dans les trois prochaines années, le gouvernement chinois veut apporter un soutien financier à hauteur de 360 milliards de yuans », soit 50,7 milliards de dollars, a-t-il annoncé, promettant aussi d’aider à « créer au moins un million d’emplois en Afrique ». S’exprimant également au sommet, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a assuré que la Chine et l’Afrique, en coopérant, pouvaient « mener la révolution des énergies renouvelables ».
« Le bilan remarquable de la Chine en matière de développement, notamment en ce qui concerne l’éradication de la pauvreté, est une grande source d’expérience et d’expertise », a-t-il estimé.
La Chine est déjà le premier partenaire commercial du continent africain, avec 167,8 milliards de dollars (151,8 milliards d’euros) d’échanges au premier semestre 2024, selon les médias officiels chinois. Elle y a envoyé ces deux dernières décennies des centaines de milliers d’ouvriers et d’ingénieurs pour construire ces grands projets et a obtenu un accès privilégié aux vastes ressources naturelles africaines, notamment le cuivre, l’or et le lithium.
Les prêts des banques publiques chinoises ont permis de financer de nombreuses infrastructures destinées à augmenter la croissance (voies ferrées, ports, routes…), mais ils ont soulevé des interrogations quant à l’endettement de certains pays. Le montant des prêts accordés en 2023 par la Chine aux pays africains a toutefois été divisé par six par rapport aux sommets atteints en 2016, où ils approchaient les 30 milliards de dollars (27 milliards d’euros).
Selon les analystes, le ralentissement économique actuel en Chine pousse Pékin à réduire ses investissements en Afrique, malgré la concurrence croissante des Etats-Unis sur ce continent, en matière d’influence politique et d’accès aux ressources naturelles.
Trains et routes
En marge du sommet, le président chinois a eu, ces derniers jours, des entretiens en tête à tête avec une dizaine de dirigeants africains auxquels il a promis plus de coopération dans toute une série de projets.
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Mercredi, le président zambien, Hakainde Hichilema, a ainsi annoncé un accord entre la compagnie nationale d’électricité zambienne (Zesco) et le groupe PowerChina pour étendre l’usage de panneaux solaires sur les toits.
Le Nigeria – l’un des pays africains qui lui a le plus emprunté – et la Chine ont, quant à eux, annoncé prévoir de « renforcer la coopération » dans les infrastructures, notamment « le transport, les ports et les zones de libre-échange ».
La présidente tanzanienne, Samia Suluhu Hassan, a obtenu de la part de Xi Jinping l’engagement de faire avancer le projet de liaison ferroviaire avec la Zambie, qui a pris du retard. Selon les médias zambiens, Pékin a promis 1 milliard de dollars pour ce projet crucial dans cette partie du continent africain riche en ressources naturelles.
Quant au Zimbabwe, il a obtenu la promesse d’une coopération renforcée dans « l’agriculture, l’exploitation minière, les énergies propres et les infrastructures de transport », selon un communiqué conjoint. Le président kényan, William Ruto, a, par ailleurs, annoncé que son homologue chinois avait promis l’ouverture du marché chinois aux produits agricoles de son pays.
Les deux parties se sont aussi mises d’accord sur le prolongement de la ligne ferroviaire du Standard Gauge Railway (SGR), reliant Nairobi, la capitale, au port de Mombasa, financée notamment par la Banque d’exportation et d’importation de Chine (Exim bank).
La Chine s’est aussi engagée à plus de coopération sur l’autoroute Rironi-Mau Summit-Malaba, qui devrait coûter 1,2 milliard de dollars, selon les médias kényans. L’an dernier, William Ruto avait demandé à la Chine un prêt de 1 milliard de dollars et la restructuration de la dette existante : son pays doit aujourd’hui rembourser plus de 8 milliards de dollars à la Chine.