- En cette fin de mois d’août, la perspective de la rentrée politique se précise.
- Rarement, une telle période a semblé aussi incertaine et explosive.
- Mais, bien que largement et contesté jusque dans son propre camp, le Premier ministre François Bayrou appelle à la responsabilité.
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Budget 2026 : les annonces choc de François Bayrou
Dans une position délicate. Contesté de toutes parts après ses annonces pour le budget 2026 en juillet dernier, François Bayrou joue gros dans les prochains jours. Signe de ce climat d’incertitude à l’approche de la rentrée politique, le Premier ministre a été reçu jeudi 21 août par Emmanuel Macron à Brégançon. Alors même que le fossé entre les deux dirigeants n’a cessé de s’élargir, le président de la République voit d’un mauvais œil une potentielle nouvelle période de turbulences dans un contexte international tendu.
Pour tenter d’apaiser un climat ardent – et alors que l’appel à bloquer le pays le 10 septembre prochain se fait de plus en plus pressant -, le pensionnaire de Matignon organise une conférence de presse lundi 25 août et va consulter les responsables des différentes formations politiques dans la foulée.
L’objectif ? Échapper à une censure à l’Assemblée nationale qui paraît inéluctable et réussir à faire passer un budget, comprenant 43,8 milliards d’économies, hautement impopulaire. Une équation complexe. S’il reconnaît sa position précaire et rappelle être « minoritaire »
au Parlement, le Palois dénonce un réflexe français et l’appel à la mobilisation de septembre. « Le pays est devant de grands risques, tiens, nous allons le bloquer ! Comment défendre ça »
, s’insurge-t-il, dans les colonnes du Parisien.
Il est plus facile d’être contre
Il est plus facile d’être contre
Franiçois Bayrou
Le pensionnaire de Matignon dénonce notamment le rôle des différents partis politiques, qu’il accuse de manœuvrer dans une optique électoraliste. « De Gaulle avait raison, les forces politiques sont obsédées par la prochaine élection. Et comme il est plus facile d’être contre… C’est comme dans le film Astérix et Obélix : mission Cléopâtre : Pas content ! Pas content ! »
, raille-t-il. Cela étant, le dirigeant ne baisse pas les armes et appelle à la responsabilité, et plus particulièrement du côté du Parti Socialiste, qui a sans doute dans ses mains le destin du vote de censure. « Ils y laisseraient la peau (en cas de censure), car, derrière, l’extrême droite emporterait la mise. Mais on ne peut pas empêcher les gens d’être suicidaires »
, juge François Bayrou, auprès de nos confrères.
Selon l’élu centriste, « une rentrée à la hauteur de l’Histoire »,
qui ne soit pas une « rentrée de décomposition avec mobilisation, négociation, marche arrière »,
est nécessaire pour le bien du pays. « C’est la chute de la falaise ou le chemin pour s’en sortir »
, martèle-t-il, estimant que « seule l’adhésion des Français peut changer les choses »
. Problème, tous les sondages révèlent une courbe de popularité au plus bas, et une défiance à l’encontre de sa personne au plus haut…