La Corée du Nord a procédé à l’essai d’un nouveau type de drone explosif, a rapporté un média d’Etat lundi 26 août. Le dirigeant Kim Jong-un a supervisé le test de cette arme samedi, observant à l’aide de jumelles les drones faire exploser des cibles, selon des images diffusées par les médias d’Etat. D’après l’agence de presse officielle KCNA, Kim Jong-un a déclaré qu’il était « nécessaire de développer et de produire davantage de drones-suicides », en plus des « drones de reconnaissance stratégiques et des drones d’attaques polyvalents ».
Equipés d’une charge explosive, les drones-suicides frappent directement des unités ennemies dans un rayon de quelques kilomètres. Ces armes seront « utilisées (…) pour attaquer toutes les cibles ennemies au sol et en mer », a précisé KCNA, ajoutant que tous les drones testés samedi avaient « correctement identifié et détruit » les objectifs fixés. Le dirigeant nord-coréen a, en outre, affirmé que son pays s’efforcerait d’« introduire la technologie de l’intelligence artificielle dans le développement des drones ».
Rapprochement avec la Russie
D’après des experts, les drones apparus sur les images des médias d’Etat nord-coréens ressemblent à des drones explosifs Harop et Hero-30, de fabrication israélienne, et des Lancet-3, de fabrication russe. Pyongyang a probablement acquis ces technologies auprès de la Russie, qui les a elle-même sans doute obtenues de l’Iran, selon ces experts.
« Le drone-suicide qui rappelle le Harop peut voler plus de 1 000 kilomètres », explique Cho Sang-keun, professeur à l’Institut supérieur de science et de technologie de Corée du Sud. Il représente une menace de taille pour la Corée du Sud et ses installations critiques, ajoute-t-il.
En 2022, Pyongyang a envoyé des drones qui ont traversé la frontière intercoréenne, l’armée sud-coréenne n’ayant pu les abattre du fait de leur petite taille. L’année suivante, la Corée du Sud a lancé un commandement militaire conjoint supervisant les opérations de drones pour faire face à la menace des drones de Pyongyang.
Pyongyang et Moscou sont des alliés de longue date, mais les deux pays se sont encore rapprochées depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, en février 2022. Washington et Séoul accusent Pyongyang de participer à l’effort de guerre russe en fournissant à Moscou des munitions ainsi que des missiles.